A Perfect Day est un film qui donne le sourire.


Déjà parce qu'il y a à la fois Benicio del Toro et Olga Kurylenko, tout le monde peut se rincer l'oeil, pas de jaloux. Heureusement, le film va beaucoup plus loin que cette blague vaseuse et malgré le talent des acteurs, le poids du film n'est pas tenu par un seul personnage mais par tout ce groupe d'individus très différents. Cela fait plaisir d'avoir encore une française, Mélanie Thierry, dans un film étranger.


C'est le parfait équilibre entre humour second degré, même humour noir, et la gravité d'une situation. Les instants sont vraiment bien calculés, pas trop long, pas trop court, rien n'interrompt volontairement nos crises de rires ou nos instants émotions.


Rien n'est fait pour en rajouter des tonnes dans un mélodrame romantique sur fond de guerre. Non justement, en traitant la guerre en Bosnie d'un point de vue humanitaire, le spectateur est embarqué avec l'équipe dans des situations comiques, absurdes, horribles et souvent très injustes.


La banalité est la clé de voute d'un scénario, qui, au travers d'un décor déboussolant (presque) d'après-guerre, énonce une ambiguïté entre la bonté humaine et l'intéressement dans le malheur des autres. L'horreur devient routine pour ceux qui côtoie la guerre, jour après jour. L'atrocité ne fait plus peur, on vit et survit avec, l'humour aide et ancre aussi dans ce cercle vicieux, qui reste finalement le quotidien de beaucoup de personnes. A cela c'est gentiment immiscé une réalité des interventions politiques et de l'autorité d'une puissance militaire sur une population en temps de guerre. Tout devient question de vie ou de mort, ou plutôt conflit d'intérêt.


Le charme prend jusqu'à la fin, où nous prenons conscience que tout le monde peut aider à faire avancer les choses, même si nos actes semblent toujours inutiles ou inachevées, ridicules ou incompris. C'est l'action qui mène à soulager les peines de chacun, l'entraide dans une situation aussi terrible.


A perfect day est un très bon film, réalisé grâce aux connaissances et au talent de Fernando León de Aranoa, ayant déjà réalisé un documentaire au sujet de l'aide humanitaire. Cela a donné au film une dimension très terre à terre mais très vraie aussi, impliquant le spectateur entièrement.
Merci pour le personnage de B. qui m'a permis de rire comme jamais, notamment lors du passage dans la ville quasi déserte, la fameuse "capitale de la corde".


Grosse pensée pour toutes les cordes, les ballons et les vaches de la Terre.

Clémence_Beroy
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le 4 mars 2016

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Clémence Beroy

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