La Corde
Figure discrète mais respectée du cinéma ibérique moderne, Fernando León de Aranoa s’est souvent intéressé au quotidien tortueux d’identités en marge de la société, comme des chômeurs ou des...
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le 20 mars 2016
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Adaptation du roman Dejarse Llover de Paula Farias, A perfect day nous raconte une journée comme une autre dans un pays en guerre.
Nous sommes en compagnie d'humanitaires, à la recherche d'une corde pour extraire un cadavre d'un puits. La mission semble banale, mais dans un territoire hostile où les cordes ont d'autres utilités cela va se révéler bien plus compliqué que prévu.
La guerre vu à travers les yeux des humanitaires et d'un enfant. Ce sont les soldats de l'ombre, ceux qui sont en première ligne et doivent zigzaguer entre les casques bleus, les milices et les habitants n'appréciant pas la présence de ces étrangers. Ils sont composés de différentes nationalités, cherchant à aider les plus démunis, tout en fuyant leurs vies. On ne voit pas souvent des films où ils sont mis en avant, du moins j'en ai vu aucun, à moins qu'il n'ai pas marqué mon esprit. Celui-ci ne restera pas dans les annales, malgré un superbe casting.
Le film oscille entre le rire et l'angoisse. L'humour se veut représenter par la folie du personnage incarné par Tim Robbins. Il est plutôt sympathique, mais ne va pas soulever l'hilarité. Elle se trouve aussi dans les différentes situations, mais dire par deux fois "enculé de gros" au cadavre, cela n'apporte pas grand chose au récit. Bien sur, cela reflète aussi la frustration des humanitaires, incapables de le sortir du puits et d'offrir de l'eau potable aux habitants. C'est surtout dans l'absurdité que l'on va trouver son plaisir, mais cela va prendre du temps à faire son apparition.
En attendant, on va faire la connaissance des différents protagonistes avec Benicio Del Toro en leader de sa petite équipe de pieds nickelés. C'est le vieux roublard, celui a roulé sa bosse un peu partout avec aussi une forte propension à séduire les petites nouvelles. Celle-ci a les traits de Mélanie Thierry, une idéaliste qui va découvrir les horreurs de la guerre. Tim Robbins, un autre vieux briscard, sans attaches et se moquant de tout pour oublier sa solitude. Fedja Stukan est l'interprète, celui qui voit son pays en ruines et ses habitants s'entretués. Olga Kurylenko l'ex de Benicio, venu pour apporter un brin de romantisme dans ce monde de brutes. Enfin, il y a cet enfant Eldar Residovic, celui qui nous fait découvrir la guerre sous un angle différent, en nous emmenant dans la réalité du conflit et de ses conséquences.
Sous couvert d'une certaine légèreté, le réalisateur Fernando León de Aranoa n'oublie pas de montrer les différents aspects d'un pays se déchirant pour des raisons religieuses. Le drame se voit à travers les yeux de Mélanie Thierry et l'angoisse dans ceux de tous. La corde rassemble tout les différents aspects de l'histoire en servant tout autant à sauver, qu'à prendre des vies. Elle sert de fil rouge pour emmener les humanitaires dans divers lieux. Mais c'est aussi l'absurdité des décisions prises dans des bureaux, bien loin de la réalité du terrain qui marque l'esprit. Le puits est le centre de toutes les attentions. Il est le point de départ de l'histoire et de cette journée comme une autre. L'eau est indispensable mais ne semble pas être une priorité pour les casques bleus, au contraire des locaux les entourant de mines où jetant des cadavres pour en faire le commerce. Une triste réalité.
Les actions des humanitaires semblent inutiles, du moins en apparence. Leurs présences permet tout de même d'apporter un peu d'aide, même si parfois les résultats ne sont pas concluants. Ils ne sauvent pas des vies tout les jours, ni réussissent dans leurs diverses missions, mais ils font de leur mieux et pour un salaire peu valorisant malgré les dangers qu'ils vont devoir affronter.
Un film sympathique, tournant un peu en rond. La présence d'Olga Kurylenko est anecdotique, elle n'apporte pas grand chose à l'histoire. Au contraire, les autres acteurs sont excellents, mais c'est dommage que l'histoire manque d'humour et de tension.
Créée
le 4 juin 2016
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