Lâcheté et mensonges
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Drôle de film que ce "A Propos des Chansons Paillardes au Japon", impressionnant pot-pourri de styles : on pense bien sûr à la Nouvelle Vague française, mais aussi parfois au surréalisme à la Buñuel, on se surprend devant des envolées anti-nationalistes et pro-coréennes dignes d'un pamphlet politique pur et dur, on retombe dans une satire sociale de l'obsession sexuelle (phénomène universel) chez les lycéens, et au final, on se souviendra sans doute surtout de l'habituelle obsession d'Oshima pour la dualité sexe (plus ou moins limité au viol, d'ailleurs) / mort, puisque le film se clôt sur le passage à l'acte du "héros" qui étrangle l'obscur objet de son désir. Si "A Propos des Chansons Paillardes..." est souvent léger et drôle (l'effet Nouvelle Vague, donc...), il est surtout emprunt d'un pessimisme terrible, puisque Oshima ne se fait aucune illusion, ni sur la "libération sexuelle" dans son pays, ni sur la capacité de la jeunesse a conduire une véritable révolution : les scènes avec les étudiants en pleine manifestation musicale contre la Guerre du Vietnam sont parfaitement claires, il n'y a rien à attendre de ce côté là. Je ne saurais dire si j'ai aimé ce film ou non (la post synchronisation hasardeuse de l'époque nuit d'ailleurs à plusieurs scènes...), mais la manière dont Oshima bouscule les codes de la représentation cinématographique reste révolutionnaire, elle, près de 50 ans plus tard.
Créée
le 24 nov. 2013
Critique lue 459 fois
5 j'aime
3 commentaires
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25