On veut du sexe ! Et des femmes soumises !

Bofbof. Ça se regarde, sans plus.

Y a des choses montrées pas inintéressantes, mais ça part un peu partout de manière brouillon, sans structure. Du coup le tout reste anecdotique, voire vain, parce qu'au-delà du message évident, on sait pas trop où l'auteure veut en venir. Il n'y a même pas de contre-arguments et les arguments ne sont pas très recherchés, ce sont des évidences ou bien des redites, des exclamations un peu faciles... rien de très recherché en somme...

Il y a par exemple ce moment où des intervenants trentenaires parlent de la sexualité de leurs parents comme si c'était complètement différent, qu'on ne pratiquait pas beaucoup le sexe oral... je trouve ça un peu idiot, on sent que ces gens là imaginent leurs grands parents tout sage alors que dès le début du cinéma, il y a eu du porno, donc des gens désireux de filmer leurs ébats, d'explorer leur sexualité. Si l'on retourne bine plus loin dans l'histoire on constate que la sexualité 'débridée' a toujours existé, que ce n'est pas le porno qui a amené ça. Certes le rapport au porno est différent car quotidien grâce à internet, mais cela ne veut pas dire que la sexualité est fondamentalement différente : tous les ingrédients étaient déjà là.

Le point de vue féministe est parfois un peu fatigant aussi et sert de fil rouge un peu facile (c'était vraiment la seule raison d'intégrer les gameuses dans ce documentaire...). Il reste quelques intervenants intéressants même si je ne suis pas forcément d'accorde sur tout ce qui est dit, mais la plupart sont juste des jeunes qui ne donnent pas l'impression d'avoir beaucoup réfléchi.

La mise en scène est typique de ce genre de docu-reportage : pas très inventive, très formelle, académique, sans surprise. On voit ce qu'il faut quand il faut, ce qui est tout de même bien. Les décors sont corrects mais Ovidie n'en profite pas, on sent qu'elle suit juste sa ligne directrice, elle n'autorise pas sa caméra à dériver, à aller voir à côté. Les intervenants ne sont pas très bien choisis, ça manque de diversité, ça manque de gens intelligents qui ont des choses à dire après avoir vraiment étudié la question. Il ne manquait que Marion Séclin pour que ça soit 'parfait'.

Bref, ça se regarde parce qu'il y a des info pas totalement dénuées d'intérêt; parce que c'est suffisamment bien emballé pour qu'on ne s'emmerde pas, mais au final, après ces 50 minutes je me demande : "et quoi ?"