A Serbian Film par Sophia
On pourrait penser que ce film n'est qu'une vaste provoque dans l'unique but de choquer, et si c'est vrai que c'est le cas, ce serait un peu facile de réduire le film à cet aspect. En effet, le film parle avant tout dans un premier niveau de lecture des dérives, du pire que l'homme puisse faire, de la perte de conscience. Et pose la question de comment nous réagirions confronté à ce genre de situation. Prenant le postulat de parler de la pornographie, le film aborde avec justesse les dévires de cette industrie, et nous pousse à nous interroger sur ce que nous regardons. En cherchant à nous choquer, à repousser les limites, ne cautionnons-nous pas ce genre d'images? Plus largement on peut voir que ce film parle de toutes les dérives, de l'industrialisation et de la commercialisation de l'horreur. Les exemples réels sont multiples et dans tous les domaines, que ce soit la prostitution, la vente d'arme, ou les génocides. Car en deuxième niveau de lecture le film parle aussi des horreurs de la guerre, de la trahison, du fait de vendre son âme et son corps par désespoir. Dans la volonté de parler de l'état d'esprit de la Serbie, il nous rappelle que l'horreur existe pas si loin de nos frontières et qu'on ferme trop facilement les yeux. Impossible de fermer les yeux justement devant ce film qui nous confronte au pire, dans le but justement de provoquer une réaction.
Note: attention aux sous-titres surtout en français qui sont vraiment très mauvais et souvent donne lieu à des contre sens flagrant.