« A Star Is Born ». Le titre est déjà connu, l’histoire déjà racontée plusieurs fois et pourtant Bradley Cooper a décidé de se lancer dans un quatrième remake, plus moderne, pour son premier film à la réalisation. Il joue le rôle principal en compagnie de la chanteuse Lady Gaga, un pari risqué sur le papier et pourtant une réussite à l’écran.
En effet, pour Stefani Germanotta, celle qu’on surnomme « Mother Monster », c’est son tout premier grand rôle au cinéma. Les autres n’étaient que des apparitions, mais son talent d’actrice a déjà été prouvé dans la saison 5 de American Horror Story pour lequel elle a remporté un prestigieux Golden Globe. Bradley Cooper, quant à lui, est un acteur qui a fait ses preuves plusieurs fois et a été nommé régulièrement aux Oscars, mais son plus gros challenge sera de chanter et de paraître crédible aux yeux du public.
Exit les comédies musicales à la « The Greatest Showman » ou « La La Land », « A Star Is Born » est un véritable drame porté notamment par Judy Garland ou encore Barbra Streisand dans les précédentes versions. Ce genre se ressent largement dans le rythme du film, qui prend le temps de se poser, d’appuyer les moments les plus lourds comme les plus légers et surtout de laisser s’imposer les titres de la bande-originale. Pourtant, c’est aussi là sont défaut, il arrive parfois qu’une scène soit jugée anecdotique et prenne trop son temps quand d’autres semblent essentielles et sont expédiées. Mais au final, Bradley Cooper arrive à nous plonger dans cette relation tumultueuse entre Ally (Lady Gaga) et Jackson Maine (Bradley Cooper) entre lesquels une alchimie incroyable naît, au point de nous surprendre qu’il ne s’agit que d’une fiction.
En effet, « A Star Is Born » est porté par ses personnages, que ce soit les deux principaux ou encore le père de Ally interprété par Andrew Dice Clay, les Drags Queens jouées par Shangela et Willam ou encore Dave Chapelle, tous sont convaincants. Peut être que Sam Elliott perd en crédibilité quand il est censé jouer le frère de Bradley Cooper, mais il joue le rôle à merveille qu’on en oublie la différence d’âge entre les deux. Si nous mettons les Drags Queens au même stade que les autres acteurs principaux, c’est parce qu’elle vole la vedette à l’équipe plusieurs fois, leurs apparitions sont de véritables bouffées d’air fraîche qui fera rire à plusieurs reprises le spectateur. Mais revenons à Lady Gaga, si son talent dans la chanson n’est plus à prouver, elle est tout aussi talentueuse dans le cinéma puisqu’elle nous délivre une prestation remarquable au point de nous faire oublier qui elle est et nous offre Ally, rôle qui fait tout de même echo à sa propre vie. Le plus incroyable reste Bradley Cooper, dont le ton de voix a radicalement changé pour ce film pour tendre vers des octaves plus graves, il est méconnaissable et maîtrise son rôle d’une justesse folle. Nous ne pouvions pas rêver d’un meilleur duo pour conter cette histoire d'amour atypique.
Les personnages sont mis en valeur par une image splendide, la photographie sur ce film est travaillée au millimètre et nous offre des scènes somptueuses. Il y a des jeux de lumières qui traduisent la passion que ressentent les personnages pour leur musique, une véracité qui émane du film grâce au tournage à de véritables festivals tels que Glastonburry ou encore Coachella, des plans parfaitement choisis (on pense à celui où Bradley Cooper caresse le nez de Lady Gaga. L’esthétisme de ce film est un plaisir, nous avons un véritable bijoux visuel projeté devant nous qui traite de sujets importants tels que l'addiction à l'alcool, la drogue ou le paraître.
Pour finir, l’une des parties les plus importantes qui permet à « A Star Is Born » de faire parti des plus grands films de l’année c’est sa musique. Dirigée par Lady Gaga avec des compositions d’elle-même en collaboration avec Bradley Cooper, Mark Ronson, DJWS et interprétée en live, la bande-original est tout bonnement incroyable ! Que ce soit les chansons plus rocks comme « Black Eyes » qui semble être un classique instantané, les ballades mémorables comme « Shallow » ou encore « Always Remember Us This Way », les chansons pop plus légères à l’image de « Heal Me », chacune sert le film et nous offre un album fantastique. On tape du pied le long du film et vivre les performances sur la scène, et non pas à travers le public, est un choix plus que judicieux pour une immersion encore plus totale dans la peau des artistes. La chanson de fin, « I’ll Never Love Again » est la pépite du film, une chanson de la même trempe que « I Will Always Love You » de Whitney Houston, transmettant une émotion poignante et qui réussi à marquer les esprits en élevant le final de ce film déjà majestueux.