Le pitch : Jackson Maine (Bradley Cooper, également à la réal), star du country addict à l’alcool et à la drogue, fait la connaissance d’Ally (Lady Gaga), serveuse et chanteuse à la voix d’or, « performant » dans un bar de drag-queens à ses heures perdues. Leur rencontre permettra à cette dernière de faire éclater son talent et de devenir une star, tout en assistant impuissante à la descente aux enfers de son mentor/amant.
Si on comprend très vite que l’originalité ne sera pas la qualité première du métrage (qui, d’ailleurs, est un remake), la première partie du film est assez plaisante. La réalisation est correcte et on suit avec curiosité (et parfois amusement, voir le sac de petits pois) l’histoire de ce couple improbable, partageant la même passion pour la musique. Le duo Cooper/Gaga fonctionne bien et, si l’intrigue est cousue de fil blanc, le rythme de cette première partie permet de profiter de l’histoire qui nous est proposée.
Le plus grand défaut du film peut également être vu comme son plus grand atout : si vous aimez Lady Gaga, bonne nouvelle, l’intrigue est quasi exclusivement centrée sur elle. Certes, il y a Jackson mais on apprend finalement peu de choses sur lui : il a un problème de surdité, a perdu son père (lui aussi alcoolique), et a un frère ex-musicien qui veille tant bien que mal sur lui.
Ainsi, le film se permet plusieurs clins d’œil à sa fan base (le bar de drag queens, le meilleur ami qu’on devine aisément gay) et à sa vie personnelle (la fameuse question « comment fait-on pour vivre, reconnu par tout le monde? », sa relation avec son père).
On a aussi droit à Gaga brune, puis rousse, délivrant de fantastiques tours de chant (et, accessoirement, de danse). Car oui, ce qu’on retient avant tout du film, c’est que Gaga a une voix. Et une belle voix. Impossible également de ne pas faire le parallèle, à la moitié du film, entre Ally faisant peu à peu sa place dans le showbiz (les producteurs, les albums, les tournées, les Grammys) et la vie réelle de son interprète.
Malheureusement, la dernière partie cherche à nous faire pleurer et ça se voit. « Jack », sous l’emprise croissante de ses addictions, tentera de faire face à ses démons mais ne trouvera la rédemption
que par le suicide,
ce qui est une fin aussi peu inspirée qu’inutile. Le film se terminera par un dernier plan sur le visage de Gaga, après une dernière chanson déchirante délivrée avec des violons (synthétiques) et un flashback larmoyant. Dommage, la ficelle est un peu grosse.