A Touch of Sin est un film qui désespère de notre temps, de ce que la mondialisation marchande a fait de nos sociétés; de comment ont été systématiquement détruites des cultures millénaires et surtout du comment a été anéanti le lien humain.
Ainsi "les eaux glacées du calcul égoïste" triomphent-elles partout renvoyant les êtres à une solitude sans espoir et à la violence primitive de la survie réduite à sa plus simple expression..
La Chine qui est devenue le pays phare de cette mondialisation déshumanisée en est, si l'on peut dire, la vitrine démonstrative idéale : comme une amplification démesurée de l'image des désastres qui s'annoncent. Image concrète de ce "spectaculaire intégré" qu'annonçait Debord dans ses "Commentaires sur la société du spectacle" où le totalitarisme étatique, bureaucratique et policier, fonctionne en parfaite symbiose avec la machine à broyer capitaliste.
De la société humaine ne restent que des bribes dont l'image pitoyable des individus accrochés à leurs portables, symboles de la communication devenue illusoire dans un environnement partant en lambeaux. De cette Chine que nous "consommons" désormais chaque jour, pourrons-nous croire longtemps encore qu'il s'agit d'un autre monde qui ne nous concernerait pas.