6,75/10
Cette charmante adaptation « réaliste » (sans magie, mais avec de fantaisistes anachronismes) de Cendrillon aurait mérité de mieux inspirer Kenneth Branagh : c'est évidemment un peu juvénile, parfois un peu clownesque, pour que cela tienne la route les personnages ne disent jamais ce qu'ils devraient évidemment dire au bon moment, la psychologie de la belle-mère comme des autres personnages est aussi caricaturale qu'on pouvait l'attendre... Mais on sent le film principalement écrit par une femme, Susannah Grant, qui ,forte de son expérience sur Pocahontas ne rend pas seulement Cendrillon un peu plus intelligente et combattive qu'on avait pris l'habitude de la voir, mais lui fait porter un discours étonnamment éclairé et construit (on s'attendrait presque à l'entendre recourir au lexique marxiste), né de sa lecture assidue de l'Utopie de More, une référence appréciée, presque de trop tant les moments didactiques du film en deviennent probablement bien trop complexes pour que des enfants puissent en tirer le moindre enseignement. Plus appréciée que les allusions à Titanic dans le récit enchâssant, franchement inutile. Quelques scènes d'une surprenante violence émotionnelle viennent également ponctuer cette fantaisie, ce qui au lieu de le rendre moins recommandable au jeune public nous inciterait plutôt à le leur montrer avec autrement plus d'enthousiasme que les deux versions de Disney, cette « histoire de Cendrillon » un peu enfantine pour des adultes, un peu adulte pour des enfants, me paraissant pouvoir plaire à tous.