Indigestion
Quelques scènes de pétages de plomb façon Cauchemar en Cuisine ne suffiront pas à sauver ce long métrage de l'oubli. Un Bradley Cooper toujours à la recherche de son Oscar qu’on apprécie sauf quand...
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le 12 nov. 2015
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Soyons franc, ce film n'est clairement pas un chef-d'oeuvre, et là, tout de suite, je peux penser à des dizaines de lourdeurs ou invraisemblances dans le scénario...
Inutile de dire que l'histoire d'amour entre Bradley Cooper et Sienna Miller, seule nana dans la cuisine, non seulement se sent à des milliers de km à la ronde et décrédibilise le propos du film, mais - comble ! - est annoncé par les personnages eux-mêmes...
La soudaine trahison de Michel (Omar Sy) au moment critique (sans mauvais jeu de mots) où les agents du Michelin semblent dans la salle (mais en fait non !) fait sourire, mais tout de même, c'est un peu gros...
Mais c'est surtout l'aspect caricatural des personnages et du jeu des acteurs qui, dans l'absolu, est terrifiant...
Sauf que... Il ne faut pas se mentir... on aime Bradley Cooper en "Kuzko" de la cuisine, on aime Daniel Brühl avec l'accent italien (alors qu'il est allemand !) en maître d'hôtel au coeur brisé, on aime Ricardo Scarmacio (Romanzo Criminale) en amoureux de la cuisine prêt à tabasser un serveur qui lui présente mal un poisson, on aime enfin Matthew Rhys en rival adepte de la cuisine moléculaire... On aime aussi le mauvais français des acteurs américains...
Et si on réfléchit bien, la caricature n'est pas si mauvaise...
Car si le passé d'alcoolique et de drogué d'Adam Jones (B. Cooper) peut faire lever un sourcil, son narcissisme, son côté absurdement tyrannique en cuisine et surtout son perfectionnisme et son ambition sont en revanche très pertinents. Ce sont effectivement les caractéristiques d'un grand chef. Et par là, les addictions prennent sens, et la pénitence "aux huîtres" également.
Aussi, l'intérêt de ce film ne réside ni dans l'histoire d'une "rédemption" (le scénario est cousu de film blanc dès la première image de ce point de vue-là), ni dans la présence d'Omar Sy (qui, je le regrette, n'a pas du tout le niveau de jeu de ses camarades, même s'il est meilleur que dans Jurassic World), mais plutôt dans la peinture d'un milieu où la concurrence et l'ambition sont nécessaires, où une pression violente est le quotidien, où les femmes ont peine à s'imposer (et c'est là le seul intérêt du rôle de S. Miller), mais où, aussi, tous les membres d'une même cuisine sont une famille...
Créée
le 13 nov. 2015
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