Adaptation de deux romans de Shuang Xuetao, ce blockbuster chinois est aussi attractif que déroutant, aussi sympathique que déphasé, aussi fendard que dramatique. Réalisé par le plutôt doué Lu Yang, auteur des deux Brotherhood of Blades, le long-métrage mange à tous les râteliers pour un résultat foncièrement schizophrène mais aussi terriblement jouissif.
Thriller vengeur, aventure matinée de fantasy orientale, wuxia méga-sanglant, film de super-héros science-fictionnel... A Writer's Odyssey va dans tous les sens, de manière incroyablement cohérente il faut bien l'avouer, le tout gravitant autour d'une mise en scène soignée pour ne pas dire tape-à-l’œil dont les moments de bravoure restent hallucinants et n'ont clairement rien à envier aux blockbusters ricains, exceptés pour quelques incrustations baveuses et un ou deux CGI cheap.
Soyons clairs, le long-métrage n'a absolument rien d'original, ni de par son scénario entremêlant "Death Note", "L'Histoire Sans Fin" et "Old Boy", ni à travers ses séquences d'action aussi bien menées qu'aux airs de déjà vu (Yang recopie au plan près la séquences sur les toits d'Aquaman).
Bordélique mais jamais ennuyeux, impersonnel sans être un patchwork total, A Writer's Odyssey maintient les pupilles écarquillées pendant deux heures, balançant constamment de la poudre aux yeux du spectateur pour lui faire avaler une histoire rocambolesque dont les ruptures de ton n'ont d'égal que l'évidente maestria technique que délivre son metteur en scène. Un plagiat de tout et de rien qui réussit l'exploit de demeurer ludique.
"Taisez-vous et prenez mon argent !" disait le meme.