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La tentation est grande de voir dans "Abashiri Prison" une variation voire même un remake non-avoué de "La Chaîne" (The Defiant Ones) réalisé en 1958 par Stanley Kramer, tant la similitude est grande...
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le 11 juil. 2024
La tentation est grande de voir dans "Abashiri Prison" une variation voire même un remake non-avoué de "La Chaîne" (The Defiant Ones) réalisé en 1958 par Stanley Kramer, tant la similitude est grande : on n'en voit pas souvent des prisonniers menottés ensemble qui doivent cohabiter lors de leur évasion à travers la nature. Mais la passerelle entre Japon et États-Unis s'arrête très vite : là où la fuite occupait l'essentiel du film chez Kramer, avec un duo Tony Curtis / Sidney Poitier devant dépasser les antagonismes raciaux, elle n'arrive ici que sous la forme d'un long épilogue enneigé, après avoir longuement détaillé les conditions d'emprisonnement des deux hommes (Ken Takakura et Kôji Nanbara) et présenté leur passé.
Qui aurait cru à l'époque qu'une telle série B serait le point de départ d'une saga qui compterait une dizaine de suites... Étonnant, même si "Abashiri Prison" est probablement le premier film de Teruo Ishii incluant des yakuzas, un thème qui reviendra périodiquement dans sa très prolixe filmographie. Le cadre est assez insolite puisque la prison est située dans les montagnes d'Hokkaïdo, faisant du paysage extérieur un territoire enneigé et hostile qui donnera de nombreuses séquences marquantes (bucheronnage en forêt en se réchauffant auprès d'un feu de bois, des mégots jetés dans la neige par les gardiens sur lesquels les détenus se jettent, ou encore une fuite à bord d'un wagon).
La contextualisation est plutôt classique, avec plusieurs séries de flashbacks présentant quelques faits importants chez une poignée de prisonniers, quelques traits généraux et les circonstances de leur emprisonnement, mais cela n'empêche pas l'irruption surprenante de séquences beaucoup plus folles — un presque assassinat d'un vieux qui révèle sa véritable identité de tueur en série, le sectionnement de menottes nécessitant qu'un homme s'allonge sur les rails, le gros craquage du groupe au moment d'une fouille corporelle... Le film appelle une certaine empathie au travers de l'arc narratif familial pour l'un des membres du duo d'échappés, renforcé par un final un peu gentillet, mais ce n'est clairement pas ce qui le définit le mieux.
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le 11 juil. 2024
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