Tout ou rien...
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Un peu dans la lignée d'un Guy Maddin, on a là un film qui pioche dans un cinéma ancien pour développer une atmosphère absurde, un univers étriqué et improbable, où les notions de paternité et de maternité sont abordées sous un angle assez grotesque. C'est drôlatique et inventif. J'aime beaucoup.
Visuellement, c'est fort réussi. Il y a un jeu sur le noir et les couleurs pastel qui rappelle aussitôt Hitchcock. La musique, un peu inspiré par Bernard Herrman et le jazz, y fait un peu penser. Les plans sont souvent inventifs, notamment le jeu avec les plans du lit rond tournant du peep-show. J'aime aussi beaucoup le faux décor de ville qui n'essaie même pas de pas avoir l'air d'une maquette. De manière générale, il y a de nombreux effets de discontinuité entre les plans, histoire de créer un effet de distanciation.
Ha, et la scène du gavage de harengs est insoutenable. Et l'actrice qui joue Zus est belle à couper le souffle, une véritable déesse. On retrouve la sensualité très présente dans les films de Warmerdam.
Synopsis.
Les habitants d'un immeuble vus dans leur quotidien, en fermeture à l'iris. Abel les observe. La ville en maquette de carton-pâte.
Une famille, au style vieillot, se dispute à noël. Le père est mesquin, le fils, Abel, révolté. La mère essaie de jouer l'arbitre. Le psychiatre vient. Devant lui, Abel simule d'être demeuré. Il refuse de sortir de la maison depuis plusieurs années, à observer la ville depuis sa chambre à la jumelle. Sa mère lui raconte leur première rencontre. En parallèle on voit le père, Victor, un acteur, séduire Zus, une girl dans un peep-show avec les mêmes gestes que lors de la rencontre avec sa femme.
La famille organise une rencontre avec une jeune fille, mais l'ambiance est lourde. La mère comprend que le père a une liaison avec une jeune actrice, même s'il s'en défend. Le père essaie de se faire pardonner par un bon repas,mais entre dans une colère noire quand il apprend qu'Abel et sa mère se sont procurés un téléviseur, contre son interdiction. Abel est collé à la rue, perdu dans la grande ville. Cherchant à dérober un gateau dans un salon de thé, il attendrit l'amante de Victor, lequel le cherche en vain. A la poissonnerie, la mère retrouve l'amante avec le pull d'Abel, mais celle-ci s'enfuit. Abel reste dans l'appartement, voit dans l'oeil de boeuf son père, déguisé en facteur.
La mère retrouve son fils, et réarrange l'appartement de l'amante. Scène quand celle-ci rentre. Le père, de son coté, essaie de retrouver son amante. Lors d'une dernière confrontation, un suicide et un meurtre sont évités. Abel reste avec Zus.
Créée
le 3 déc. 2018
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