Un uppercut

D'abord un drame, puis un thriller d'investigation à part entière, rempli de lanceurs d'alerte, de témoins inutiles et, fidèle à ce genre, une détective fatiguée (bien sûr, en conflit avec sa hiérarchie), désireuse de résoudre une affaire qui mettrait en cause jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir.

L'appariement de ces deux parties aussi incongrues serait, entre de moindres mains, source d'inquiétude. Au lieu de cela, Jung suture les deux de manière transparente et, ce faisant, plaide audacieusement la faute professionnelle criminelle au cœur des pratiques de l'exploitation jusqu'à la rupture des employés.

Au milieu de cette combustion aussi sombre que lente, le film est étonnamment chaleureux. L'empathie que les jeunes gens comme Sohee se voient refuser sur leur lieu de travail est magnifiquement filmée par la caméra de Jung et par le soin qu'elle prend à donner ce coup de projecteur. Là où d'autres ont peut-être conduit Sohee à sa disparition tragique, l'accent mis par Jung sur son humanité – les danses qu'elle a partagées avec son équipe de danse, les repas qu'elle a laissé diffuser en direct à sa meilleure amie, même les combats qu'elle a engagés tout en défendant des amis – fait de cette seconde moitié du film un formidable uppercut.

Il reste deux performances éclatantes qui, ensemble, soutiennent l'accusation de Jung contre ce système aussi capitaliste qu'inhumain.