Un peu l'impression de m'être fait berné par cette "La mesita del comedor" qui s'annonçait comme une réjouissante comédie noire féroce comme seuls les espagnols en sont capables (Alex de la Iglesia on t'aime). Et plus que le synopsis ainsi que l'affiche pouvaient le laisser croire, c'est bien l'introduction du film qui nous convainc immédiatement avec une science du dialogue remarquable. Nos deux protagonistes semblent se détester, les joutes verbales s'enchaînent et l'unité de lieu semblait propice au huis clos qui tourne au vinaigre.
Hélas, le film surprend brusquement pour ensuite s'enfermer dans un drame tendu et suffocant. Les rires se font rare. L'ambiance est lourde. Les tourtereaux ennemis exécrables dans la première demi-heure se rabibochent. Bref, une tournure à contre courant de ce que je cherchais.
Mais pourquoi pas après tout. C'est plaisant de se faire surprendre par le genre parfois. Mon principal reproche vient en revanche des choix de mise en scène que je trouve lourds et redondants avec ses coutes focales abusant de gros plans sur des visages en sueur. Des ralentis patauds et interminables. Et lors de la terrible découverte qui gangrénait le film depuis une heure, le final est expédié assez honteusement sans réel panache. La déception était bien là.
Une curiosité sympathique qui vaut le détour ne serait-ce que pour quelques dialogues avec une mention spéciale au vendeur de meubles. Mais j'en attendais bien plus, peut-être trop.