Bien plus qu'un simple documentaire animalier comme on en voit tant, Acéra ou le bal des sorcières est une véritable proposition de cinéma, mais une proposition de cinéma on se serait peut-être passée. En effet, je ne connaissais pas l'existence de ces bestioles marines et je me portais bien mieux sans. Totalement fascinantes ! La musique et le montage font tout dans le film. Lorsque l'on présente la bête, la musique est inquiétante, on la filme en gros plan comme un alien qui sortirait du ventre d'un de ses hôtes. C'est répugnant. On se demande comment ces erreurs de la nature ont pu voir le jour.
Puis la musique change et devient un air de jazz, si je ne m'abuse, un air quasiment incessant qui fait tournoyer les bestioles, qui les fait danser. Les réalisateurs ne peuvent s'empêcher d'insérer dans le montage quelques images de danseuses étoiles pour la comparaison. Lorsque la musique semble se couper, un autre acéra débarque dans le champ et se met à danser, la musique repartant alors de plus belle, semblant donner un air de folie à l'ensemble. Comme si la danse ne pouvait s'arrêter.
D'ailleurs, puisque le réalisateur ose faire de l’anthropomorphisme, ça me ferait plus penser à un vieil alcoolique sur la piste de danse qui la tête en arrière gesticule en prenant toute la place sur la piste de danse (le tout en beuglant).
Bref, c'est là un film totalement délirant, virant même à la partouze d'acréa. Le but n'est pas tant d'apprendre des choses sur la bête, mais d'être fasciné et un peu révulsé par ce mollusque franchement atypique. Le pari est largement réussi.