Morne Province...

L’acteur vedette d’une troupe de théâtre de Province se voit miné par des conflits, dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle : à la maison sa femme fait chambre à part, au théâtre son metteur en scène porte une vision qu’il conteste. Voilà pour l’argument.

On peut parfaitement mettre deux heures à raconter une histoire aussi simple, et réussir un film passionnant. Agnieszka Holland n’y parvient pas : on suit une série de scènes sans jamais comprendre les tenants et aboutissants. Pourquoi conteste-t-il ce metteur en scène ? Pourquoi ça ne marche pas avec cette femme ? On ne le saura pas. Par contre, l’intrigue va se diluer dans des péripéties annexes : un technicien qui veut devenir acteur, un copain du héros qui lui rend visite, un autre qu’on soupçonne d’être homosexuel et amoureux de lui, son épouse qui croise dans la rue une ancienne amie étudiante…

On boit et on fume beaucoup, on cause, mais ça ne va nulle part. La séparation du couple, une tentative de suicide finale, suivie d’une ébauche de réconciliation, ne parviennent pas à donner un sens à l’ensemble.

Peut-être n’ai-je pas tout compris ? Aucune analyse disponible sur Internet hélas. Et aucun article sur SC. Ma fille, étudiante en cinéma, a beaucoup aimé : elle vante la mise en scène, non au sens du cadrage mais au sens de l’occupation du cadre par les personnages, l’originalité d’une intrigue qui donne la place à de nombreux personnages. Pas vu cela pour ma part.

Pas totalement ennuyeux car il se passe sans cesse des choses. Il y a même une belle scène, celle des marionnettes devant les enfants ébahis. Non, le film m’a plutôt donné la sensation d’un bateau qui avance un peu au hasard, sans jamais m’emmener. Je suis resté sur la rive pendant 1h50.