Fut un temps, je m'ennuyais à crever devant les films argentins. Cette époque est révolue, et ça, c'est chouette. Cette histoire tirée d'un fait divers qui a défrayé la chronique n'est pas ennuyeuse du tout, mais je ne suis jamais contente... elle aurait pu être tournée à Tampa, en Floride. Fallait-il troquer le rythme d'escargot à la gueule de bois contre une standardisation hollywoodienne à tout crin ? Enfin, quand même, on n'a pas complètement perdu au change, parce que Bombon el perro avait failli avoir raison de moi et que là, j'ai tenu le coup sans gros efforts. Mais, à part la langue, on aurait dit une production étasunienne. Et les productions étasuniennes, on les connaît par cœur, elles sont cousues de fils blancs, pour la plupart, parce qu'elles racontent les mêmes choses de la même façon. Ici, une jeune fille impénétrable, dans un seul sens du terme, attend son procès. Elle est accusée, d'où le titre, du meurtre de sa meilleure amie. Tout la désigne, surtout une accusation hargneuse emportée par un procureur réactionnaire, que les partouzes filmées des ados globalisés hérissent. On le comprend un peu, mais il faut tenir compte de la désinhibition occasionnée par la consommation de drogues, quand même... Et c'est ça le plus marrant dans cette histoire sordide : qu'il faille composer désormais avec toutes les manies ridicules mais toxiques venues des États-Unis par le biais de leur production "culturelle", qui s'invitent jusque dans les cours d'assises. Du coup, de très sérieux avocats millionnaires qui se sapent à Wall Street ont des anglicismes d'épouvante plein la bouche : sex tapes, free-rang parties, etc. Et ça donne l'impression que le monde entier joue à une sorte de Cluedo de maison close, du genre "C'est Cinderella qui a fist-fucké le Dr. Who dans le dressing!". Bref, rigolo sans vraiment l'être, quand on se rend compte du vide intellectuel intersidéral qui règne derrière les écrans. Un film intéressant malgré tout, donc, comme le serait l'agonie d'une guêpe qui aurait bu de la bière sur la table du jardin en été.

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le 15 nov. 2020

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