La route est casse-gueule jusqu'à Neptune

Le film se déroule dans un futur proche. Roy McBride (Brad Pitt), ingénieur et astronaute employé par la NASA comme opérateur d'un télescope installé en orbite autour de la Terre. Pendant qu’il était en mission de réparation, le télescope est frappé par une surcharge électrique (« surge » en anglais) d’une violence inhabituelle et plusieurs de ses collègues sont tués. Roy s’en sort in extremis. On apprend ensuite que cette surcharge électrique provient et serait la conséquence du dysfonctionnement de la centrale énergétique à antimatière d’une station dénommée « Projet Lima », en orbite autour de Neptune, et conduite seize années plus tôt par Clifford McBride (Tommy Lee Jones), son propre père. Le but de cette mission était de tenter un contact avec une intelligence extraterrestre.


Roy est alors chargé par le commandement spatial (SpaceCom) de se rendre sur Neptune pour comprendre ce qui se passe sur Neptune.


Au cours du voyage sur la Lune, d’où il doit rejoindre Mars puis Neptune, le colonel Pruitt (Donald Sutherland), qui a été un ami de son père et a connu Roy enfant, lui révèle que, selon ses renseignements, Clifford serait toujours vivant.


Sur Mars, après que Roy a compris que le but secret de la mission était de détruire le Projet Lima, on tente de l’empêcher de monter à bord du vaisseau Cepheus qui doit rejoindre Neptune. Mais au dernier moment, il parvient à monter à bord. Lors de son coup de force, l’équipage est tué et il se retrouve seul à bord du Cepheus. Arrivé sur place, il découvre que son père est vivant. Il tente de le sauver et de le ramener sur Terre avec lui mais Clifford s’y refuse et préfère dériver dans l’espace. Roy fait exploser la station, sauvant ainsi l’humanité de la menace d’une destruction par l’antimatière échappée de la station Lima.


Mon opinion sur ce film


Je ne pouvais pas rater la sortie d’un film de science-fiction avec Brad Pitt en vedette principale, qui plus est présenté en sélection officielle à Venise. Mais quelle déception ! Le problème avec la science-fiction est, sauf lorsqu'il s'agit d'un exercice de poésie pure ou dont le propos est plus politique ou philosophique que scientifique (par ex. 2001, l'odyssée de l'espace, Avatar, Bienvenue à Gattaca, Solaris...) qu'il faut qu'elle soit crédible. Or, même si je ne suis pas assez calé en astrophysique pour dire si tel ou tel élément du film tient ou ne tient pas la route, j'ai néanmoins relevé un tel nombre d’incohérences que j’en suis resté baba. Sans en faire le catalogue exhaustif, je voudrais en donner quelques exemples criants: Comment se fait-il que les astronautes qui travaillent sur l'antenne géante ne soient pas sécurisés alors qu'un simple ouvrier de chantier travaillant sur un toit l'est ? Autre exemple : l'âge relatif du père et du fils. Le colonel Pruitt (Donald Sutherland) a connu Roy McBride (Brad Pitt) enfant. On ne nous dit pas quel est son âge dans le film mais on peut estimer que le héros a le même âge de l'acteur, soit 55 ans. Alors quel âge peut bien avoir Clifford McBride qui n'a pas donné signe de vie depuis 16 ans ? Autre élément troublant : comment Roy parvient-il à se glisser dans le Cepheus au moment de son départ de Mars ? Etc. Bref, sur ce plan, c'est raté. Quant aux relations père-fils, pour lesquelles on aurait pu attendre un meilleur traitement de la part de James Gray, on reste aussi sur sa faim, le duo Brad Pitt/Tommy Lee Jones ne fonctionnant pas. Alors qu'on aurait pu s'attendre à ressentir au moins une émotion lorsqu'ils se retrouvent sur Neptune, on ne ressent strictement rien, alors que Roy a mis tant d'espoir dans ces retrouvailles. Il nous reste quelques belles images (en particulier du trajet sur la Lune ou des vues de l'espace) mais on a ça aussi - et beaucoup mieux rendu - dans de nombreux autres films...
Décidément, la science-fiction ne réussit pas ni aux metteurs en scène (Alfonso Cuaron avec Gravity; Jeff Daniels avec Midnight Special), ni - quel que soit leur talent - aux acteurs (Brad Pitt dans Ad Astra, Matt Damon dans Seul sur Mars, Tom Cruise dans Oblivion ou Edge of Tomorrow, ou Johnny Depp dans Intrusion).

Roland Comte

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