Dans la société occidentale contestataire de la fin des années soixante (guerre du Vietnam, mai 68, phénomène hippie…), Bo Wideberg tourne les quelques jours de folie autour de la grève d’ouvriers en Suède. Le rythme est lent mais c’est très juste car le film rapporte des histoires d’attente : attente d’une solution sociale, attente d’un enfant (qui ne viendra jamais), attente d’un monde meilleur… Les images sont esthétiques au possible comme si l’auteur avait voulu compenser la stupide férocité des hommes par la beauté paisible de la nature. Le propos possède une force évidente et il est servi par une distribution homogène et superbement dirigée. C’est un film humaniste, honnête et bien pensé, une œuvre estimable qui appartient à l’histoire du cinéma.