Un véritable frisson lyrique et bouleversant, traverse cette douloureuse histoire de révolte et de répression sanglante, dans les usines d'Adalen en Suède. Le temps de s'attacher lentement aux personnages du camp des opprimés, de les suivre dans leur vie quotidienne simple et difficile, et qu'en parallèle, se dévoile l'univers teinté d'impressionnisme tout Renoirien de la famille bourgeoise avec ses "problèmes de riches", le réalisateur nous amène progressivement avec intelligence, au cœur de la révolte, étape par étape, telle une initiation à la compréhension de la lutte universelle de classe: la nécessité de la révolte coordonnée par le syndicat, la grève, la maîtrise "des jaunes", casseurs de grève et l'inéluctabilité de la répression armée quand la colère des opprimés déborde et que le camp des oppresseurs panique... une peinture saisissante d'authenticité, comme un symbole universel contre les horreurs de la répression!
La conclusion optimiste qui refuse le deuil, l'esprit de vengeance et le désespoir pour glorifier la solidarité des opprimés et la renaissance de l'espoir, laissent le spectateur littéralement converti au marxisme, sur son fauteuil de cinéma !
Ce film d'une beauté impressionnante est une véritable incitation à lever le voile sur l'ensemble de l'oeuvre de ce brillant Bo Widerberg, que je ne connaissais pas !