À la recherche du bonheur ...
[La critique spoil le film]
Ce Charlie Kaufman est fou !
Que dire à propos d'une telle œuvre, peut-être faudrait-il faire un film pour l'expliquer ...
Autocritique, mise en abyme, un scénariste, deux, deux couples un seul but, des fleurs, de l'espoir, de la déception, de la passion ou de l'obsession, du bonheur, des illusions, des drames, la vie, la théorie de l'adaptation ...
Comment parler d’autant de choses sans sortir un livre de 300 pages ?
Comment Jonze et Kaufman arrivent à parler de tout ça en deux heures, c’est incroyable.
« Les gens ne connaissent même pas mon nom », on part sur un homme seul, un homme triste et jaloux de son frère. Un homme qui croit être un génie mais qui perd sa confiance en lui au fil du film. On parle d’un homme qui aimerait être amoureux ou qui aimerait être aimé, d’un homme qui veut faire un film sur des fleurs, sans course poursuite, sans sexe et sans drogues, un film jamais vu, un film « sans personnages qui tirent de grandes leçon de la vie ».
On finit effectivement par un film jamais vu et en y impliquant « le mélange des genres ».
Pour moi c’est un film qui traite de la recherche du bonheur.
On a Charlie d’une part qui se bloque, sur sa vie et sur son script, puis qui trouve finalement l’amour en même temps qu’il trouve la fin de son script.
D’autre part on a Susan qui s’ennuie dans sa vie morose puis qui recherche l’excitation, la passion, tout d’abord en s’intéressant à la passion d’un autre mais qui se confronte à la déception en découvrant « the ghost », à la déception d’une passion finalement inexistante. Puis découvre la drogue et se procure l’illusion du bonheur : « Je suis heureuse maintenant ».
Ensuite on a ce parallélisme constant entre la passion et la raison. Entre l’art et les conventions. Entre ce qui beau, bon, admirable et ce qui est vrai, la réalité.
« Pourquoi ne pas faire un film juste sur les fleurs ? » « Un projet fou ».
Sur les deux couples, l’un d’entre eux va se remettre en question, l’autre va mourir. L’un va franchir cette frontière et l’autre restera indifférent, naïf à celle-ci.
En effet, Charlie laisse finalement son frère écrire la fin du script et Susan laisse sa vie morose pour se plonger dans la drogue et engendrer une passion pour John.
Quant à Donald, il vit sa vie, flirte avec les filles, fait ce qu’il a envie tout en sachant que les autres se moquent de lui mais reste tout de même naïf pour vivre « son » bonheur.
John se considère comme le meilleur, le seul et rejette les autres. « Tous des débiles ». Malgré ça il veut être aimé même s’il sait que les gens ne le considèrent pas, comme les Séminoles qui l’ont appelé seulement pour trouver leur drogue. Il croit en lui, comme Donald.
La théorie de l’adaptation de Darwin, les gens sont tristes, seuls, alors ils s’adaptent pour combler leurs désirs. Charlie participe finalement à la conférence, il termine le script de manière conventionnel, il rencontre finalement Susan, il se bat contre sa timidité et avoue son amour.
Susan, pleine d’espoir au début pour finir déçu, s’ouvre à un monde dont elle a honte pour enfin vivre heureuse.
Je ne ferais jamais le tour de ce film, c’est pour moi le plus fascinant jamais vu. Certains disent qu’il ne plaira qu’aux cinéphiles car il est ennuyant au début mais je pense qu’il plaira à toutes les personnes qui réfléchissent un peu, qui se remettent en question.
L’auteur fait une autocritique incroyable et pour moi il reste une question à laquelle je ne pourrais peut-être jamais répondre : Qui est Donald ? Son frère ? Son double ? Sa conscience ? Pourquoi semble-t-il heureux et combler alors qu’il est mort ?
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