Il flotte sur ce film de 1946 un doux parfum des années 30. C'est la Libération, ça repart comme en 1914, non pardon en 1930. A coté, la Bataille du Rail c'est Transformers.
Darrieux restera tjs top en femme vénéneuse ou presque (ou pré-bobote irritante) moins en femme sympa (ou pire en rédemption comme ici).
Le spectacle vient surtout des seconds rôles, avec la grande Gabrielle Dorziat en pleine forme en bourge pré-chabrolienne, Larquet aussi tjs très bien. Vaut les voir s'agiter, ils ne pensent pas, ils comptent, monsieur.
Attention, on voit et entend chanter quelques secondes Aznavour tout jeune, tout maigre avec un gros nez. A vous de jouer.
De part le pool conséquent de scénaristes qui se sont penchés sur le truc (Raymond Bernard, Jacques Companéez, Alex Joffé et Marc-Gilbert Sauvajon d'après une histoire de Jacques Companéez et Alex Joffé), on pouvait vraiment s'attendre à mieux.
Au-delà des comédiens qui font le taf, quelques dialogues savoureux et Raymond Bernard n'est pas un manchot, la fin m'a déplu.
Volonté des producteurs ?
Qu'en aurait fait un Duvivier, un Clouzot, un Autant-Lara ou un Grémillon avec ce matériau et les artisans à son service ? Darrieux quand même !
Du même réa et de la même époque, je vous conseille plutôt Maya avec une Viviane Romance plus audacieuse même si le premier rôle masculin tient pas la route.