Le cinéma français PEUT faire de bonnes comédies. Une histoire très touchante et parfois assez drôle

Ma critique vidéo sur Adieu les cons

Je vous avoue que j'ai appris à connaître Albert Dupontel en tant que réalisateur à partir de Au-revoir là-haut que j'avais adoré mais je n'ai jamais fait attention à sa carrière ou au fait que c'est lui qui l'avait réalisé. Mais bon, mieux vaut tard que jamais et quand j'entendais autant de bien de Adieu les cons avec une bande-annonce encourageante, j'ai eu envie de tenter ma chance et d'aller le voir avant que le confinement ne soit à nouveau actif. Et je dois admettre que ça fait plaisir d'avoir un aussi bon film français à voir au cinéma (surtout à coté de la dernière « comédie » que j'avais regardé avant lui). Franchement, on a là un très bon film français que j'ai eu l'occasion de voir au cinéma avant qu'il ne soit trop tard, même si j'ai certaines choses à redire.

Positif

Personnages principaux: Suze Trappet (Virginie Efira) a une maladie grave dont elle ne peut pas guérir et elle est déterminée à retrouver son fils avant qu'il ne soit trop tard. C'est une femme attachant qu'on comprend vu sa situation, elle veut retrouver l'enfant qu'elle n'a jamais connu et savoir ce qu'il est devenu, c'est sa seule volonté avant de pouvoir quitter ce monde. Elle arrive aussi à être touchante à certains moments.
Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel) est un spécialiste responsable de la sécurité informatique qui est menacé de perdre son emploi au profit d'une personne plus jeune, et ce malgré qu'il soit très compétent dans ce qu'il fait. C'est un homme assez isolé mais qu'on peut comprendre en se mettant à sa place. Son boulot était tout ce qu'il avait et on peut comprendre certains de ses choix ou son expérience sur les personnes solitaires vu qu'il en est un. Après, il reste attachant et intéressant à suivre, surtout dans son développement en compagnie de Suze.
Monsieur Blin (Nicolas Marié) est un homme qui a perdu la vue après un accident qui l'a rendu aveugle. C'est un homme assez drôle dans sa personnalité et assez attachant dans son envie d'aider Suze, surtout qu'il arrive à remonter le moral des personnages ou à les remettre en question à certains moments.

Tu vois Poncho ? Monsieur Blin arrive à être drôle sans faire de l'humour débile, seulement en restant lui-même, et en se rendant utile à certains moments, pas comme toi qui ne fait rien d'utile pour aider Nicky et Laura. Pardon pour ce petit aparté mais ce personnage m'énerve tellement...

Le docteur Jacques Lint (Jackie Berroyer) est un ancien médecin qui a perdu la mémoire à cause de la maladie d'alzheimer. Aujourd'hui, c'est un homme à la retraite qui n'arrive pas à se souvenir de quoi que ce soit. Cependant, c'est un personnage assez attachant dans sa manière de redécouvrir son histoire, surtout quand on ne s'y attend pas. C'est peut-être un petit personnage, mais c'est un personnage qui sait être touchant.

Evolutions: Il y a des évolutions intéressantes de nos personnages principaux en fonction de ce qu'ils traversent. Là où monsieur Cuchas apprend à s'ouvrir alors qu'il était renfermé sur lui-même, Suze remet aussi ses sentiments en question en compagnie de monsieur Cuchas, surtout quand elle pensait que personne ne pouvait l'aider (ou seulement par intérêt personnel). Même monsieur Blin fait un peu le gamin en leur compagnie mais semble devenir un peu plus mature vers la fin (je dis bien « semble devenir »). Dans tous les cas, ces évolutions sont intéressantes à suivre.

Introduction: Le long-métrage démarre par Suze Trappet qui se fait examinée avec des examens puis une discussion avec son médecin qui lui dit qu'elle a une maladie rare tout en ignorant le temps qu'il lui reste à vivre. C'est une introduction intéressante qui nous permet de comprendre la situation de notre personnage principal et qui nous donne envie d'en savoir plus sur elle et sur ce qu'elle aimerait faire maintenant qu'elle sait qu'elle a une maladie grave. Rien qu'avec cette introduction, on commence à s'attacher à Suze et à avoir envie de la soutenir.

Humour: C'est un point qui me fait souvent peur quand je vais voir un film français (surtout quand on voit comment sont la majorité des comédies françaises au cinéma...). Cependant, il existe des exceptions et celle-ci en est une. En effet, l'humour de ce long-métrage arrive à être bon tout en étant naturel et non forcée (à une ou deux scènes peut-être) et arrive à faire sourire ou rire assez souvent. Pour ma part, j'ai bien rigolé et je trouve que l'équilibre entre la comédie et le drame est bien géré ici.

Relation: Il y a une relation intéressante qui se créait entre Suze et monsieur Cuchas en fonction de tout ce qu'ils traversent. L'une rencontre enfin quelqu'un qui accepte de l'aider sans rien en échange (sauf au début mais ça change) et l'autre rencontre quelqu'un à qui il s'attache au fur et à mesure de l'histoire. Bref, la relation est bien travaillée dans l'ensemble.

Symbolisme: Mine de rien, il y a des éléments de symbolisme qui fonctionnent bien dans ce long-métrage. Que ce soit par le fusil de monsieur Cuchas (mettre fin à sa vie sans que personne ne le regrette) ou l'enfant de Suze (un espoir de voir le seul être qu'elle aime encore et qu'elle n'a jamais pu connaître), on sent que le symbolisme fonctionne bien.

Mise en scène: Quel très bon travail de mise en scène. Excepté quelques choix que j'ai eu un peu de mal à comprendre, on peut dire que la mise en scène à été très bien travaillée. Chaque scène a une mise en scène travaillée qui nous aide à comprendre ce qui se passe sans difficulté et sans que les dialogues aient besoin de nous l'expliquer.

Inattendu: Je n'ai pas cherché à deviner ce qui allait se passer dans ce long-métrage mais ça fait plaisir de se faire surprendre par certains évènements de ce long-métrage. En effet, il y a certaines choses auxquelles je ne m'attendais et dont je parlerai sûrement en partie SPOIL mais cet inattendu fonctionne.

Tension: Mine de rien, on arrive à avoir peur pour les personnages en fonction de ce qu'ils traversent. A la fois pour monsieur Cuchas si il se fait attraper par la police, mais aussi pour Suze dont on ignore le temps qu'il lui reste à vivre. En tout cas, la tension est assez efficace avec nos personnages principaux.

Jeu d'acteur: Je trouve que tous les acteurs s'en sortent bien dans ce long-métrage. Virginie Efira et Albert Dupontel sont excellents, Nicolas Marié et Jackie Berroyer s'en sortent bien et les autres se débrouillent bien aussi. Vraiment, le jeu d'acteur est très efficace et il fait plaisir à voir dans ce long-métrage.

Emotion: Oui, certaines scènes arrivent à dégager certaines émotions pour les spectateurs en fonction de ce qu'ils traversent. Après, ça ne m'a pas donné envie de pleurer mais je ne peux pas nier que j'ai ressenti certaines choses pour les personnages à certains moments.

Histoire: Suze Trappet veut retrouver son fils mais n'arrive pas à avancer, c'est alors qu'elle rencontre monsieur Cuchas qui a échoué dans sa tentative de suicide et qui est recherché pour meurtre. Elle décide de le sauver afin qu'en retour, il l'aide à retrouver son fils.

Musiques: Elles sont magnifiques. En effet, chaque musique de ce long-métrage arrive à raconter ce qui se passe à l'écran et à être très bonne à écouter. Il n'y a pas une musique que j'ai détesté dans ce long-métrage (et je parle juste du personnage).

Fin: J'admets que c'est une fin à laquelle je ne m'attendais pas en regardant ce long-métrage mais c'est une fin qui fonctionne bien. En effet, c'est une fin inattendue mais très belle à voir et qui colle avec le développement des personnages.

Décors: Sur ce point, ils sont superbes. Que ce soient les décors extérieurs ou les décors intérieurs, on sent que les décors ont été travaillés. Chaque lieu est très beau à découvrir et fonctionne bien avec la mise en scène.

Costumes: Concernant les costumes, il n'y a pas grand chose à en dire mais je trouve qu'ils définissent bien les personnages. En effet, chaque costume de chaque personnage arrive à les définir, et c'est une bonne chose.

Négatif

Inspecteur: Je sais qu'un inspecteur cherche une explication logique au comportement de monsieur Cuchas qu'on leur a décrit. Cependant, c'est un inspecteur un petit peu trop parano sur les bords. Il en déduit qu'il aurait pu agir ainsi parce qu'il est passé devant quelqu'un à la cantine (ou quelqu'un lui est passé devant), je ne m'en rappelle plus trop. Mais bon, dans les deux cas et même si l'inspecteur est assumé dans son coté parano, ça reste un inspecteur qui ne colle pas trop au ton du long-métrage à mes yeux.

Tourni: Alors, la mise en scène pour nous montrer comment se passe la nouvelle de monsieur Cuchas est moche. On a juste des têtes tournées qui entendent la nouvelle. Non pas que je déteste ça, ça passe en vrai, mais c'est une drôle de manière de nous faire passer la nouvelle quand on voit ça pour la première fois.

Zooms: Je ne dirais pas qu'il abuse des zooms, il ne s'en sert pas beaucoup et la mise en scène reste soignée. Cependant, je trouve que les zooms sur le garçon que rencontre Suze n'étaient pas nécessaires. Après, ils sont légers mais je continue de penser qu'on aurait pu s'en passer.

Flashback: Je ne comprends pas le fait d'avoir fait ce flashback en mode accéléré à ce point (à part si c'est pour faire référence au cinéma des années 30). Ce n'est pas mauvais en soi mais je trouve ça assez étrange de voir ça de cette manière.

Effets de lumière: Au moment où on voit le passé de monsieur Blin, il y a des effets de lumières assez bizarres. Ce n'est pas moche mais c'est assez bizarre de voir son passé de cette manière.

Au final, c'est une très belle comédie dramatique que j'ai eu l'occasion de voir au cinéma avant que ceux-ci ne ferment pour le confinement. Et surtout, ça fait plaisir de voir, à nouveau, une bonne comédie française au cinéma (même elle mélange le drame et la comédie). On a une bonne mise en scène, des personnages principaux attachants et bien développés, de superbes musiques, du symbolisme efficace et une belle histoire avec de belles émotions. Après, il est vrai que l'inspecteur est assez étrange et que certains choix de photographie et de mise en scène sont étranges, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ce long-métrage à sa juste valeur. Bref, je vous conseille de le regarder quand vous en aurez l'occasion car il vaut vraiment le coup d'être vu. Surtout quand ça me permet d'oublier cette horreur qu'était Brutus vs César.