Critique audio: https://www.youtube.com/watch?v=AHgPNshCVm4
Comme vous le savez, je suis très fan de l'univers de Batman ainsi que du meilleur méchant jamais créé dans l'univers de DC, le Joker. Dans les adaptations cinématographiques, on a eu du très bon (avec Heath Ledger et Jack Nicholson) ainsi que du moins bon (avec Jared Leto, mais ce n'est pas la faute de l'acteur). Aujourd'hui, nous traitons un nouveau Joker en la personne de Joachin Phoenix mais que vaut-il réellement ? Avant de parler du long-métrage, je tiens à vous dire que je savais que ce long-métrage ne serait pas une adaptation des comics donc je ne ferai aucune comparaison (surtout que je déteste en faire). En toute franchise, je m'attendais à une bonne version mais c'est encore une excellente version du Joker qui nous a été offert. Il est vrai que j'ai du chipotage à dire, mais cette nouvelle version du Joker est un chef d’œuvre.
+ Positif
Personnages: Arthur (Joaquin Phoenix) est un homme qui cherche à faire sourire les gens malgré le monde pourri qui l'entoure. C'est un personnage qu'on comprend quand on se met à sa place, ce n'est pas facile de vivre dans un monde aussi sombre autour de soi. Mais on sent qu'il est déterminé à inspirer quelque chose de nouveau aux gens tout en s'accrochant à la vraie vie grâce à sa mère. D'ailleurs, je le trouve très fort d'avoir survécu jusque là, je ne pense pas que j'aurais tenu moi.
La mère d'Arthur, Penny (Frances Conroy) est un vieille femme qui a du mal à faire quoi que ce soit toute seule, on sent qu'elle a aidé Arthur à trouver sa voix dans la comédie avec l'émission de Murray qu'ils regardent souvent ensemble. Je ne dirais pas que c'est une bonne mère mais elle est utile pour le développement d'Arthur, surtout quand on sait la vérité à son sujet.
Murray (Robert De Niro) est une sorte de père adoptif où Arthur a trouvé la voie qu'il souhaitait suivre. Chaque enfant s'inspire de son père qu'il voit comme un héros, c'est ce que fait Arthur avec Murray. Ce n'est pas un personnage attachant mais il est aussi utile à Arthur pour qu'il trouve sa voie.
La voisine Sophie (Zazie Beetz) est une love interest assez attachante malgré le peu de présence qu'elle a l'écran. On sent qu'elle aide Arthur à se sentir mieux et à trouver une lumière dans ce monde, en dehors de sa mère.
Psychologie: Il est vrai que ce long-métrage a un coté psychologique assez puissant. Je comprends qu'on pense que ce long-métrage n'est pas pour les personnes fragiles, il est vrai qu'il peut être assez influenceur. Il reste toujours aussi efficace, mais n'oubliez pas que ce n'est qu'un long-métrage, pas une incitation à faire quoi que ce soit. Même si ce long-métrage transmet un message de désespoir du monde, message qui est lié à l'esprit du Joker.
Histoire: Arthur essaye de vivre avec le sourire et de faire sourire les gens en vivant dans la ville de Gotham. Malheureusement, Gotham n'est pas une ville idéale pour ses idées, à tel point qu'il commence à devenir de plus en plus fou pour atteindre ses objectifs. C'est une histoire intéressante à suivre pour voir Arthur se transformer petit à petit en Joker dans cette sombre ville.
Jeu d'acteur: Et bien, c'est du bon boulot de la part de tous nos acteurs. La seule exception étant Joaquin Phoenix qui est excellent en Joker, que ce soit dans la gestuelle, le rire ou même les expressions du visage. Il mériterait un oscar pour le meilleur rôle masculin de l'année (contrairement à Robert Downley Jr, même si je l'adore).
Humour: Il n'est pas forcément là pour nous faire rire, il est là pour illustrer les personnages et la ville de Gotham. Par exemple, quand on voit de l'humour noir, c'est pour nous montrer l'aspect sombre qu'est la ville de Gotham, c'est la même chose pour le Joker qui sombre de plus en plus dans la folie avec son humour.
Symbolisme: Il est vraiment très bon, ça se voit surtout avec ce que représente la ville de Gotham pour Arthur, les idées noires, mais aussi avec ce que représente le Joker pour la ville de Gotham, un nouvel espoir pour le peuple qui était ignoré. Bref, le symbolisme est vraiment très bon dans ce long-métrage.
Tension: C'est difficile à croire mais c'est vrai, il y a des moments où on a peur pour les autres. Quand on connaît le Joker, on a plus peur de lui que de ce qui pourrait lui arriver, et c'est le cas ici. Il est imprévisible, on ne sait jamais ce qu'il va faire et quand il va le faire, ça prouve que c'est un excellent Joker.
Évolution: Et bien, c'est du très bon travail de la part des scénaristes. Au début, c'est un homme qui de démarque à cause de ses petits problèmes, qu'il tente de régler, mais au fur et à mesure de sa dégringolade, on sent qu'il devient de plus en plus fou. C'est une évolution qui fonctionne très bien.
Introduction: Commencer avec les informations de Gotham afin de nous présenter la ville ainsi que la première apparition de notre personnage principal qui se prépare avant de se mettre en scène. C'est une bonne introduction qui donne envie d'en savoir plus sur lui et sur sa vie à Gotham.
Références: Il y a des références sympathiques à l'univers de Batman dans ce long-métrage, comme l'asile d'Arkham. Après, ce sont des petites références qui ne nous empêchent pas de suivre ce long-métrage, qu'on connaisse ces références ou non, et qui sont bien placés.
Costumes: On l'avait déjà vu dans la bande-annonce mais ce costume du Joker est magnifique. Cependant, les costumes nous racontent aussi des choses aux bons moments. Donc, on sent que les costumes ont été travaillés comme il se doit.
Mise en scène: Elle est très bonne alors que je ne m'attendais à rien. Chaque plan est détaillé et travaillé pour nous faire comprendre ce qui se passe sans qu'on ait besoin de dialogue. C'est une des principales qualités de ce long-métrage d'ailleurs.
Cameos: Il y a des caméos fort sympathiques dans ce long-métrage, et même inattendus pour ma part. Il est vrai que c'est une origins Story sur la création du Joker mais ces cameos font plaisir à voir quand on est fan de l'univers de Batman.
Musiques: Elles sont extrêmement bonnes. Chaque musique est un régal pour les oreilles et arrive à raconter ce qui se passe sans aucun problème. Après, la meilleure musique est le thème principal du Joker qui est réellement somptueux.
Innovation: Il y a une qualité indéniable à retenir de ce long-métrage, comme pour le « Batman » de Tim Burton, Todd Philips a su créer sa propre version du Joker et de l'univers de Batman mais je vous laisse découvrir ça tout seul.
Fin: On peut plus la voir comme un accomplissement pour Arthur que comme une fin heureuse. En tout cas, on peut dire que notre personnage principal en a beaucoup bavé pour en arriver là, mais il a réussi à faire ce qu'il voulait.
Décors: Quel que soit le lieu qu'il nous est donné de voir, on sent que les décors ont été travaillés. Sincèrement, tous les lieux font réalistes et arrivent à nous convaincre d'être dans des lieux réalistes sans problème.
- Négatif
Écriture: Je n'ai rien contre l'écriture de Joaquin Phoenix mais, est-ce que je suis le seul à avoir remarqué qu'il avait écrit français dans son carnet ? Soyons honnêtes, je n'ai rien contre ça mais ce long-métrage est américain alors ça devrait être écrit en anglais (comme la majorité des panneaux de la ville). Bien sûr, c'est un détail qui ne gâche pas le long-métrage mais ça fait bizarre de voir de l'écriture française dans un long-métrage américain. Et, je trouve ça bizarre parce que la majorité des long-métrages américains qui ont fait la même chose écrivaient en Américain, il y a des sous-titres pour la VF.
Interrogation: Je me pose des questions sur la mère d'Arthur. Je ne peux pas vous spoiler ce qu'on apprend sur elle mais j'aimerai bien savoir comment elle a fait pour avoir cette vie d'aujourd'hui, surtout quand on apprend son passé ? (PARTIE SPOIL pour plus de détails).
!!! PARTIE SPOIL !!!
Spectateurs: Un petit détail qui m'a bien énervé pendant ma séance. Quand on voit Arthur tuer son ancien collègue à coup de ciseaux, j'ai entendu une fille se marrer comme si c'était la meilleure blague de tous les temps. En quoi ce passage était drôle ? Je suis d'accord pour dire qu'il y a des moments drôles dans ce long-métrage avec le Joker, mais pas cette scène. N'oubliez pas que vous n'êtes pas chez vous, respectez les autres spectateurs qui sont venus voir ce long-métrage, maîtrisez vous s'il vous plaît. Déjà que vous êtes énervants avec les films d'horreur, vous n'allez pas me gâchez la séance de ma dernière grosse attente de l'année.
Adaptation: A ceux qui s'en plaignent, je préfère vous le rappeler, on a été prévenu très en avance que ce long-métrage n'allait adapté aucun comics du Joker. Au contraire, Todd Philips a réussi à créer sa propre version du Joker, et c'est une nouvelle version admirable qui a été faite. Donc, tous ceux qui se plaignent que ce ne soit pas une adaptation fidèle aux comics, c'est normal, c'est parce qu'ils voulaient faire une nouvelle version réussie du Joker. Au passage, j'aurais adoré un affrontement entre ce nouveau Joker et Ben Affleck en Batman (enfin, si il voulait encore faire le rôle...).
Interrogation: Donc, plus tard, on apprend que la mère d'Arthur a été internée à l'asile d'Arkham et c'est là que j'aimerai en venir. Je sais qu'elle peut sortir d'elle-même mais vous ne pouvez pas me faire croire qu'elle sainte d'esprit quand elle est sortie de l'asile. A mon avis, elle a du s'échapper mais comment aurait-elle fait ? Rien ne nous permet de confirmer cette théorie, pas même la mise en scène. Bref, ce n'est pas un drame mais j'aimerais bien savoir si elle s'est échappée de l'asile ou non, c'est une question qui mérite une réponse pour cette fois.
Mensonges: La mère d'Arthur lui a fait croire que son père était Thomas Wayne (ça aurait été bizarre que lui et Bruce soient demi-frères). Mais, apparemment, elle serait tellement folle qu'elle aurait inventé une vie avec Thomas Wayne. J'avoue que je ne savais plus qui croire mais il semblerait que Thomas n'ait eu qu'un fils unique, Bruce Wayne, et qu'il n'a jamais trompé sa femme. Mais bon, on a eu de beaux échanges entre les deux enfants et ce mensonge va avec la personnalité de la mère d'Arthur après tout.
Origins Story: Dans cette version, le Joker s'appelle Arthur, a été adopté par une mère qui était internée à l'asile d'Arkham et s'appelle Joyeux, pour sa mère. Purée, mais ce n'est pas étonnant qu'il soit devenu aussi dingue avec le temps, comment on pourrait croire au bonheur avec une origins story aussi triste ? Moi aussi j'aurais perdu la tête si j'avais eu la même vie que lui, et encore, certains auraient juste pensé au suicide. N'empêche qu'il a une vie très intense, de quoi devenir fou.
Vérité Sophie: Apparemment, Sophie n'était pas l'amoureuse d'Arthur depuis tout ce temps, il l'avait imaginé dans sa tête afin de se rassurer. C'est comme si Arthur se faisait rattraper par la réalité avec tout ce qu'il apprenait. J'avoue que j'ai eu de la peine pour lui en apprenant cette vérité mais on ne peut pas toujours être avec la femme qu'on aime. Et puis, il fallait bien justifier son plongeon dans la folie, ce rêve me semble parfait pour ça.
Au final, ce long-métrage est une excellente surprise que j'ai eu l'occasion de découvrir au cinéma. Les personnages sont travaillés, la mise en scène est excellente, l'évolution d'Arthur est très bonne, les musiques sont superbes, les acteurs sont investis, les décors sont magnifiques et le jeu d'acteur est excellent. Il est vrai que j'ai chipoté sur des détails mais ce n'est pas assez pour qualifier cela de réels défauts. Enfin bref, si vous êtes fans du Joker sans vouloir une adaptation du comics à tout prix, je vous recommande chaudement d'aller voir ce long-métrage au cinéma. Après, on peut dire que Joaquin Phoenix est un autre acteur qui a parfaitement su incarner le Joker. Pour ma part, je pense que je vais aller le revoir encore une fois parce que c'est un véritable coup de cœur.