Attention, spoiler!
Je trouve ça difficile d'écrire sur un film qu'on a beaucoup aimé; il y a toujours une part de subjectivité liée à l'émotionnel. Mais j'ai envie de tenter car ce film vaut la peine d'être encensé et puis, pour une fois que les Césars n'étaient pas complètement à côté de la plaque, ce serait dommage de se priver.
On suit donc Suze, qui rencontre (de la manière la plus improbable qui soit) Jean-Baptiste puis le fameux archiviste aveugle, Serge. Ce trio détonnant, aussi loufoque que touchant, va permettre à Suze de retrouver l'enfant qu'elle a abandonné de force lorsqu'elle était adolescente.
En fait, l'histoire n'est qu'un prétexte pour dénoncer subtilement mais franchement, le système capitaliste dans lequel l'humain est de plus en plus broyé (si tant est qu'il puisse l'être davantage encore). L'idée du film c'est que si il faut mettre de l’énergie quelque part, c'est bien dans la recherche du sens et de l'amour. C'est la seule façon de survivre dans ce monde qui devient de jour en jour, un méandre administratif kafkaïen déshumanisé.
Le sens du film est donc très fort, l'humour y est subtil et délicieux. La cerise sur le gâteau est la référence à Gilliam (que l'on voit d'ailleurs) et à son fameux Brazil.
Merci donc Albert pour ce bon moment d'humanité que tu m'as fait passer.