Adieu les cons.
De Dupontel, j'adore Bernie, premier film brut et brutal, joyau incandescent certes imparfait mais généreux et profondément nihiliste. Depuis, j'ai l'impression qu'il refait toujours le même film et ce n'est pas Adieu les cons qui modifiera ce sentiment. Véritable miroir boboïsé de Bernie, ce dernier rejeton embrasse tous les thèmes de cette première œuvre : la recherche de la parentalité, le kafkaïsme des administrations, les amours interdites des marginaux, la nostalgie et la fin sacrificielle. On ne compte plus les scènes qui renvoient à Bernie soit dans leur similitude, soit dans leur reflet inversé... (les messages vidéo, le passage à l'ASE, le dernier dialogue avant l'assaut des forces de l'ordre, le final...) Si Dupontel a amélioré sa technique cinématographique, il s'est largement adouci et autant Bernie était noir et féroce, autant Adieu les Cons trimballe une morale un peu neuneu et se love dans des couleurs chatoyantes. Pas étonnant que les gloglos qui officient aux César l'aient adoubé... pas étonnant non plus que je préfère la punkitude du premier film...
Si les films de Dupontel étaient un album d'Iggy Pop, Bernie serait Raw Power des Stooges, Adieu les Cons serait Prémiliminaires où l'iguane reprend mollement des standards français pour faire goder les lecteurs des Inrocks....
Pas nul mais très décevant.