Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine

Adieu Monsieur Haffmann, nouveau long-métrage de Fred Cavayé, sorti en ce début d’année 2022 est plutôt réussi.

En effet, on retrouve d’emblée de bons ingrédients, des acteurs reconnus dont le talent n’est plus à démontrer, un scénario sur fond de second guerre mondiale, un décor dans le Paris des années 40… mais au final, ce que nous avons vu ne correspondait pas vraiment à ce à quoi nous nous attendions, cependant c’était quand même un bon film.

L’intrigue initiale, vendue aux téléspectateurs, est au final relayée au second rang pour laisser place à des intrigues secondaires, moins interessantes si l’on s’en tient au synopsis promis mais toutefois pas in-interessantes à explorer. On aurait juste apprécié que la thématique de la collaboration soit plus profondément développée, plutôt

```que l’infertilité d’un homme et ses stratagèmes tordus pour contrer ce problème.

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Certes, ces intrigues parallèles ne font que servir une plus noble cause, celle que d’appréhender la complexité d’un personnage qui évolue énormément au long du film, mais au final on perd un peu de vue l’idée initiale . Si on pousse le bouchon un peu plus loin, on sort un peu frustrés des salles obscures, l’impression qu’on s’est un peu joués de nous, utiliser la seconde guerre mondiale comme appât pour traiter d’autres thématiques, pour on ne sait quel dessein. Ce sentiment mis de coté, il serait injuste de dire que ce film ne va pas sans une certaine émotion, pas l’émotion qui vous fait pleurer à chaudes-larmes, plutôt celle qui fait mal au ventre, d’injustice et de peine profonde. Or, là encore, à cause d’un problème de rythme (si ce n’est les quelques dernières minutes), cette émotion suscitée s’essouffle et on comprends pourquoi le réalisateur a lui-même indiqué, dans les colonnes du petit bulletin, s’être quelque peu censuré. En bref, il manque quelque chose.

Pour conclure, on apprécie l’ironie globale de ce long-métrage, les décors & costumes, le jeu des acteurs - dont la fabuleuse Sara Giraudeau - mais on émet des réserves sur la trame narrative et son rythme un peu décousu, sur les sauts d’une intrigue à l’autre pas nécessairement fluides et sur le manque de développement évident de la collaboration qui est pourtant un aspect très interessant à étudier et non-négligeable des atrocités commises lors de la seconde guerre mondiale