Premièrement, quand on voit un film nommé "Adios California", on s'attend à entendre quelque part dans le film : "Adieu California". Et ça, c'est le genre de facilité qui a tendance à m'énerver. C'est d'une fainéantise absolue. Bref. "Adios California" est un Western Spaghetti sorti en 1977 et porté par Gemma qu'on ne présente plus dans ce genre. Alors oui, en 1977, le Western Spaghetti est, comme la plupart des personnages qui ont fait son succès, six pieds sous terre, croupissant dégueulassement avec d'autres cadavres du genre, des vers dans l'estomac pour pomper quelques restes. Et ici on ne s'y trompe pas les morceaux récupérés du genre donne un ensemble nauséabond. Faire un Western Spaghetti sur du vu et revu, avec un casting casse gueule, des musiques pitoyables et sans action en 1977, est-ce bien raisonnable ? (dixit Desproges).
Tout, absolument tout dans ce film, relève d'une subtilité génialissime. Du jeu d'acteur aux dialogues, de la réalisation aux musiques, tout. (Ironie quand tu nous tiens). " Adios California " nous narre l'histoire de la rencontre entre Willi et Michael, tous les deux sudistes, qui cherchent à mener une vie tranquille après la guerre de sécession. Certes, l'angle est intéressant, mais pas pour longtemps. Willi tombe rapidement amoureux de Michael (faut dire qu'un homme qui sauve un chaton est un homme qui a des principes, et ça, c'est beau). Tellement amoureux qu'il viendra jusqu'à crier son nom au moment de sa mort (et mon Dieu, quelle mort) Si cette complicité plus qu'amical s'arrête si brutalement, c'est pour permettre à "California" de retrouver la famille de Willi et de lui annoncer la mauvaise nouvelle, et aussi pour les protéger d'un gang qui recherche en partie les sudistes.
En soit, l'histoire est mollassonne au possible, on s'ennuie rapidement, et les quelques premières scènes de baston sont gâchés par une espèce de ralenti. Cependant, les suivantes avec Gemma sont plutôt convaincantes, et ces moments ainsi que le jeu de Gemma me permet de ne pas tirer sur le cadavre. Mais si Gemma est convainquant, ça n'est pas du tout le cas de son rival. En fait, c'est l'archétype du mauvais interprète avec un mauvais rôle. On n'échappe pas à quelques banalités du genre, comme notre héros qui tuera en moins de deux les soi-disant "meilleurs hommes du méchant", le shérif inutile, etc … Et ce n'est pas parce qu'on est dans un Western qu'il faut faire des gros plans sur les yeux à chaque minute ! BORDEL !
Au niveau des dialogues, on a le droit à quelques petits trésors remplis d'intelligence. Si je discernais la palme de la réplique de merde à " Aquasanta Joe" pour les Westerns, je serai tenté de la remettre à " Adios California ". Pour en partager une qui n'a pas encore été cité sur internet, je me permets cette remise en contexte. Les sudistes sont pauvres, ils n'ont plus rien, ils sont "râlant, brisés, livides, et mort plus qu'à moitié". Voilà que pour survivre, ils sont contraints à pêcher les grenouilles avec leurs petits doigts, seuls outils qu'ils ont gardés de leur défaite. California parvient à en attraper une, la tête dans la boue, devant Willie, et lui dit avant d'exploser de rire : "Tu veux la cuisse ou l'aile ?". ah … ah … ah. L'ironie se trouve à la fin de la phrase, puisque comme chacun sait, la grenouille n'a pas d'aile. Un grand moment du cinéma que je me devais de partager.
Ami Cow-boy, toi qui oserais encore te poser la question, non, " Adios California" ne veut pas dire "Adieu Californie". California est le surnom de Michael Random, mais "Random c'est pas un nom ça, c'est une marque de tabac". Voilà ce que sort le shérif alors que Michael "California" Random venait de braquer une diligence (j'avais prévenu pour le shérif). Aussi, l'action est censé se passer non pas en Californie, mais en Géorgie et … quelque chose me dit que le réalisateur aurait peut-être du y mettre les pieds une fois, ou regarder les quelques Western précédent qui se déroulent en Géorgie. En conclusion, "Adios California" recouvre un peu plus la tombe du genre. Genre qui reviendra d'entre les morts plus tard, et non, pas grâce à Django.
Bon Film :)