Un violon grince sans cesse en arrière-plan, pesanteur pesante d’un souvenir évaporé, dilué dans les esprits de protagonistes se posant la question de leur culpabilité pendant plus d’une heure et demi. Passées les trente premières minutes où l’énigme se met en place – ou plutôt heurte le spectateur par son opacité in medias res – intrigantes et bien réalisées, tout devient mollasson telle une guimauve qui laisserait un goût triste en bouche. Insérer la thématique du deuil et de la responsabilité au cœur d’un adolescent en pleine mutation s’avère une excellente idée mais n’est traitée que de manière superficielle, le métrage s’attardant davantage sur la professeure et son remorqueur. On ressort d’Adoration lassé par une initiation manquée – la religiosité du titre est développée tout au long du film, en vain – avec une seule question à l’esprit : pourquoi cette mise en scène, pourquoi ce mystère, pour finalement aboutir à ce drame simplement basique et peu intéressant ? La réponse échappe. On laisse filer.