Projet de longue date pour le cinéaste belge, sa trilogie ardennaise constitue le plus gros de sa filmographie qui oscille entre projets plus personnels et films de commandes. En 2004, lorsqu’il débute sa carrière, Fabrice Du Welz signe avec Calvaire un film d’horreur crasseux, sorte de Deliverance à la française, où l’on suit un jeune chanteur perdu dans un village des Ardennes dans lequel il sera pris pour la réincarnation de la femme d’un villageois qui va donc le séquestrer, le travestir et abuser de lui. De cette illusion improbable naîtra la principale thématique de la trilogie de Fabrice Du Welz, l’amour fou dans sa forme la plus littérale. Un amour qui consume jusqu’à la folie, ou alors une folie désespérée qui cherche à tout prix à s’extirper d’une solitude implacable. En 2014 avec Alleluia, il signe un film moins poisseux mais tout aussi macabre même s’il l’enlace dans une mélancolie parfois poétique. Fortement inspiré des « Lonely Hearts Killers », un couple de tueurs en série ayant sévi à la fin des années 40 aux États-Unis, il suit la folie meurtrière d’un petit escroc qui dépouille des veuves et de son amante, éperdument amoureuse de lui jusqu’à une jalousie maladive qui la poussera à assassiner les femmes qu’il escroque. Chez Du Welz l’amour étant définitivement une maladie aussi mystique qu’incontrôlable qui alimente autant la beauté des sentiments que le plus cruel des actes. [...]
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