Regarder une production Apatow donne l'agréable sensation de retrouver une famille : mêmes thèmes, mêmes acteurs. Pardon ? Ce n'est pas une production Apatow ? Il est juste remercié à la fin du générique mais n'a pas participé au budget du film ? Diantre ! Pourtant cela rentre directement dans la lignée des films qu'il a pu produire o réaliser.

Greg Mottola, c'est un ami de Judd, il a les mêmes obsessions, les mêmes goûts. Son scénario parle d'un moment où l'on grandit. Ici en l'occurence un étudiant qui vit aux crochets de ses parents. Pour une fois, ça ne se déroule pas juste après le lycée, mais après le collège (qui dure 2 ou 3 ans je ne sais plus). Sachant que le héros est toujours puceau, ça change la donne légèrement. Mais ce n'est pas le plus important... Le scénario est assez bien construit ; malgré que l'on soit dans une tranche de vie, le réalisateur ne perd pas de vue l'importance de conflits et d'objectifs afin de rythmer sa narration. Gloablement c'est réussi. L'auteur se perd un peu sur la fin à force de digresser, de même que la séquence à NY ne convainc pas réellement (et d'ailleurs se détache un peu d'une production Apatow). L'humour est très bon : Mottola concentre les plus gros gags dans le premier tier pour ensuite laisser plus de place au drame humain. Cela n'empêche pas quelques fous rire par la suite, mais ils sont plus rares, sans que ça devienne ennuyant pour autant. Les personnages sont attachants et simples. On aurait peut-être souhaité un approfondissement de certains ; en revanche l'on peut saluer la subtilité de construction d'autres comme celui interprêté par Ryan Reynolds où son trait de caractère n'est jamais appuyé par une ligne de dialogue (ç'eut aurait été lourd).

Visuellement, on a droit à l'esthétique typique de ce genre de film : une caméra discrète et au service du gag, quelques jolis mouvements lors de scènes dramatiques et un petit filtre colorimétrique pour unir et embellir le tout. Les acteurs sont tous très bons. Je retiendrai particulièrement Martin Starr (toujours trop rare) et le couple Hader-Wiig. La B.O. est très plaisante surtout pour ceux qui aiment les tubes des années 70-80. Enfin, l'on peut féliciter Mottola qui a réussi, comme il l'espère dans les interviews bonus du DVD, à convier le spectateur dans une époque sans pour autant s'en moquer. Si l'on retrouve bien des effets de mode (t shirt délavés, pantalon au dessus du nombril, vieux slip, ...) ce n'est jamais dans le but d'en rire (sauf peut-être la moustache de Bill Hader), d'ailleurs certains éléments sont si discrets que l'on se croirait juste dans une zone défavorisée de l'Amérique mais à notre époque.

Bref, "Adventureland" est une comédie sympathique, pas aussi puissante que "Superbad" mais tout de même touchante ; le film se perd en rythme à forces de digression, et en sujet avec cette fin forçant un peu trop le happy ending, mais reste un bon divertissement.
Fatpooper
7
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le 12 avr. 2014

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Fatpooper

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