Loin d'être le film le plus connu de la filmographie foisonnante de chefs-d'oeuvres de Scorsese, After Hours se révèle être pourtant un bijou de comédie à la fois absurde et sarcastique, la caricature d'un New York (Soho plus exactement, un véritable fief artistique) si cher au réalisateur natif de cette même ville.
On suit donc les péripéties nocturnes d'un jeune programmeur informatique au look bobo et à l'allure de gendre idéal qui se retrouve embarqué dans les pires situations possibles, en se demandant à chaque nouvelle aventure impromptue : " comment ai-je pu en arriver là ? "
C'est un peu la question que l'on se pose tellement les différents lieux et personnages dont il va faire la connaissance durant cette nuit paraissent tout droit sorti de l'imagination d'un gars sous l'effet de drogue psychédélique, pas tout à fait le portrait que l'on se fait de l'instigateur du film, plus porté sur des oeuvres tout aussi réussis mais bien plus sombres et denses.
Le personnage principal n'a pourtant pas un objectif délirant, il souhaite juste, après un rencart raté, rentrer chez lui.
Ce postulat va donner lieu à des imbroglios qui contraindront le pauvre Henry Miller à rencontrer des gens dont il n'aurait surement jamais fait la connaissance en temps normal.
De la punk aux sculptures improbables, l'artiste blasée, un employé trop zélé où encore des cambrioleurs omniprésents mais pas très professionnelles, Henry Miller va passer la pire nuit de sa vie en compagnie de ces personnalités excentriques, le tout formidablement orchestré par un Scorsese surprenant et très en forme dans cette vision réjouissante et inattendue de sa part d'un quartier réputé bohème de The Big Apple.