After Hours est une pause délirante dans la filmographie de Martin Scorsese. Le réalisateur nous dévoile un portrait de sa ville sous un autre jour, de nuit... à travers l'itinéraire de Paul, un New-Yorkais prisonnier de sa propre ville et de son immensité. Le temps et l'espace rythmant et encadrant le film, Scorsese peut désormais s'amuser avec son héros.
A travers des rencontres à première vue banales dont la première est très prometteuse, notre super héros ordinaire (car oui s'en est un selon moi) ne va pas tarder à déchanter. Face à lui, pas de supers méchants ou de dangereux gangsters mais le défi du dernier métro ou de survivre avec moins de 1$ en poche ! Pas facile de s'en sortir à une époque où le portable et les distributeurs automatiques de billets sont absents...
Si ce film s'apparente à un conte urbain, c'est avant tout grâce à tous ces personnages de la nuit que nous rencontrons. Tous ayant une personnalité bien définie, ils reflètent un vice, un état d'esprit qu'un simple mot ou un simple geste en trop ou déplacé peut engendrer une série d'évènements ingérables.
A la fois course contre la montre et film labyrinthique où le Minotaure apparaît sous la forme de cet organisme urbain grouillant d'états d'âme, la nuit s'annonce difficile pour notre proie mais savoureuse pour nous, complice et spectateur.