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le 1 févr. 2023
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Aftersun est un film qui incite l'œil à scanner l'écran. À travers les souvenirs de son héroïne, Frankie, des scènes de vacances d'enfance sont reconstituées avec un soin tout particulier que Charlotte Wells avait déjà apporté à son prometteur court-métrage, Tuesday. Notre œil scanne donc ce qui est offert à nous, à savoir un club med pour estivants britanniques, en méditerranée certes, mais de façon isolée, hors-contexte du pays d'accueil. De la Turquie où Frankie et son père se trouvent, on ne voit pas grand-chose, à l'exception d'une sublime scène chez un marchant de tapis où les deux personnages se réfugient à un moment pour boire des thés à la menthe et se perdre dans des motifs de moquettes que le père n'a pas les moyens d'acheter. En scannant, nous cherchons à en apprendre plus sur cette figure évasive, difficile à cerner, et qui pratique le taï-chi avec un mélange de tristesse et de bonne volonté. Car malgré la parcimonie de scènes dramatiques (Il refuse d'accompagner sa fille dans une session de karaoké, il s'éclipse au beau milieu de la nuit alors qu'elle essaye de retrouver leur chambre), ces longues journées à ne rien faire sont pourtant transpercées sinon d'un sentiment de deuil, du moins de la douleur de l'absence. Dans ces images anodines et disparates d'un père trop jeune pour son propre rôle, nous devinons une présence rare, maladroite, et des blessures que Frankie portera jusqu'à cet âge adulte arrivé trop tard pour obtenir réponses.
Un grand film d'une sensibilité et d'une force rare - J'y penserai longtemps.
Créée
le 23 mars 2023
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