Autant le dire tout de suite, nous n’allons pas nous attarder avec ce film. La raison ? Il s’agit tout bonnement d’un téléfilm (jamais sorti en salles donc) produit par Global Asylum. La société de production à qui nous devons toute une ribambelle de navets sans nom, dont le mal nommé Megapiranha. La couleur est ainsi donnée à l’avance, alors ne soyez pas surpris s’il vous arrivait d’avoir la désagréable envie digne d’un masochiste de vouloir regarder un tel film (encore faut-il le considérer ainsi).
Que raconte Age of Dinosaurs ? Juste des dinosaures ramenés à la vie pour qu’ils soient les objets de collection d’un musée et qui, finalement, arrivent à s’échapper et se mettent à terroriser les rues de Los Angeles. En clair, vous prenez Jurassic Park et vous réduisez le travail d’écriture de base à une simple exposition de gros lézards qui mangent les gens et détruisent tout sur leur passage. Même l’épaisseur d’une feuille de papier serait de trop pour que le script y tienne sans prendre de place ! En même temps, si l’on regarde ce genre de… de… de produit sans aucune envergure, il ne faut pas s’attendre à avoir de la qualité. Dans le cas contraire, vous serez outrés par des personnages d’une débilité innommable, qui agissent et lâchent des répliques de manière indigeste. Et si cela ne vous suffit pas, arrêtez-vous sur l’argument de « Pourquoi n’avoir recréé que des carnivores ? Eh bien, on pouvait refaire des lézards, des poissons… Alors pourquoi ne pas commencer par les plus gros ? ». Euh… dans un sens, c’est assez honorable de vouloir remettre les dinosaures sur le devant de la scène. Ce qui n’empêchent pas de respecter leur mythologie, à savoir que les plus gros étaient des herbivores (Brachiosaure, Diplodocus, Stégosaure, Tricératops…). Alors, si une explication du scénario se fiche royalement de tout ce qui a déjà été dit sur le sujet, le film perd en crédibilité dès les premières minutes.
En même temps, comment peut-on rendre un long-métrage crédible si rien d’autre ne l’est ? Arrêtez-vous un instant sur la prestation des comédiens. Juste lamentable ! Des acteurs qui sont bons qu’à hurler à la vue d’un dinosaure, restant bêtement sur place et levant les bras en l’air (être paralysé par la peur, ce n’est pas ça !). Ou alors ne pas bouger pour « admirer » le carnage tandis que la foule court autour de vous, étant bien plus intelligente car fuyant le danger. Et ce n’est pas l’apport d’anciennes stars hollywoodiennes comme Treat Williams (20 000 Lieues sous les mers, Il était une fois en Amérique, Ennemis rapprochés) et Ronny Cox (la saga Le Flic de Beverly Hills) qui apporteront quoi que ce soit !
Enfin, venons-en aux dinosaures ! Admettons tout de même qu’Age of Dinosaurs aurait très bien pu être une resucée de Carnosaur (déjà un navet à part entière !), avec des bestioles visuellement basiques et un bestiaire très limité (des Raptors et un gros T-Rex). Ici, nous remarquons la présence de quelques gros lézards que nous n’avons pas vraiment l’habitude de voir (Cératosaure, Carnotaure… le Ptéranodon répond tout de même à l’appel). Avec, en prime, l’envie de leur apporter un look qui leur soit propre (notamment au niveau des couleurs de la peau). Mais à la vue des effets spéciaux, on déchante très vite ! Que ce soit les marionnettes (même pas des animatroniques !) inanimées qui sentent bon le latex, et des effets numériques aussi vieux que la PlayStation One (affichant au passage des faux raccords monstrueux au niveau de la taille des animaux), il y a de quoi faire un infarctus ! Niveau visuel, nous sommes bien, bien en-dessous de la série documentaire Sur la Terre des Dinosaures (à titre d’exemple). Et ce ne sont pas quelques ajouts sonores d’une banalité exécrable (rugissements de fauve) qui vont rehausser ce pitoyable résultat. Quoique niveau effets spéciaux, nous sommes bien loin d’une horreur à la Megashark, c’est déjà ça !
Un navet peut être drôle à voir s’il ne se prend aucunement au sérieux et se montrant assez gore, n’ayant pas peur de tomber dans l’excès. Malheureusement pour Age of Dinosaurs, nous n’en sommes à pas à ce constat. Le long-métrage n’ayant clairement rien de comique à proposer (plutôt des moments qui font pitié) et gardant son axe grand public. Préférant mettre un arbre devant un mec qui se fait becqueter. De ne jamais verser la moindre goutte de sang à l’écran. Alors que des cris se font entendre, manquant de crédibilité à cause de mauvais bruitages (un constant et frénétique bruit de flaque en guise de déchiquetage de chair). Aucun relâchement donc, ce qui aurait été pourtant profitable pour ce téléfilm.
La note est justifiée par un rendu visuel légèrement supérieur à la moyenne et un bestiaire un peu plus varié qu’à la normale. Le reste étant tout aussi mauvais que les films de ce genre, qui devraient avoir honte d’exister ! À se demander comment des gens peuvent-ils encore regarder de telles abominations ! Hein, comment ? Euh… qu’avez-vous à me regardez comme ça ?