Des dinos dans la ville

Il est tout frais, il est tout neuf, il vient de sortir aux U.S.A, je sais que vous l’attendez tous avec impatience (ou pas), voici en exclusivité le tout dernier « chef d’œuvre » (notez les guillemets) de nos amis de chez The Asylum. Au programme des festivités : un scénario invraisemblable, des dinosaures, et bien entendu des effets spéciaux bancals. Un grand moment en perspective, de rigolade ou de détresse, c’est selon, parce qu’avec The Asylum c’est rarement bon, on le sait d’avance, mais on espère toujours au moins se marrer un bon coup. C’est effectivement le cas.

Souvent dans les films bas de gamme impliquant des bestioles géantes ou des dinosaures, les passages à fort potentiel nanar viennent des scènes d’action. Ca tombe bien parce que dans Age of Dinosaurs, passé l’introduction et la mise en place du scénario, ça n’arrête plus une seconde dès que les dinosaures sont lâchés. Par conséquent, les scènes « What the fuck !?! » vont rapidement s’enchainer, sans réellement tomber dans le grand n’importe quoi mais toujours en franchissant cette limite qui fait basculer inexorablement le film du côté des mauvais films sympathiques.
Dans le genre « scène complètement » con, nous avons par exemple droit à un héros qui avec son téléphone prend une photo du dino prêt à le manger afin d’envoyer un MMS aux policiers à l’extérieur car ces derniers ne le croyaient pas (voir screenshot ci-dessous) ; des flics qui tirent comme des débiles à bout portant sur nos bestiaux sans jamais se dire qu’ils vont se faire gober tout cru alors que l’animal est à deux mètres d’eux ; ou encore ce flic héroïque qui pour sauver sa dulcinée va essayer de distraire le dinosaure avec sa moto, chose qu’il arrive à faire pendant à peu près deux secondes avant de se faire avaler… Parfaitement ridicule d’autant plus que cela a l’air de faire ni chaud ni froid à sa petite amie…

Il faut dire aussi que les acteurs sont particulièrement mauvais car n’y croyant à aucun moment. Seul le vieillissant Ronny Cox (Robocop, Total Recall), sans doute ici uniquement pour payer ses impôts, semble à fond dans ce qu’il fait, nous balançant des répliques cons comme la lune et donnant de sa personne du haut de ses 75 ans. Mais le pire reste à venir…
Les effets spéciaux… Nous avions pu noter du progrès chez The Asylum depuis quelques productions, au même titre que chez SyFy. Clairement ici, ils ont fait un bon gros pas en arrière. L’animation des dinosaures laisse clairement à désirer. Soit ils bougent bizarrement, soit on dirait que faute de budget, le nombre d’image par secondes a été divisé par deux, donnant cette sensation de saccades. De plus, leur intégration laisse parfois à désirer, ils semblent patiner sur le sol, ou glisser lorsqu’ils courent, c’est assez difficile à définir mais c’est en tout cas raté.
La mise en scène n’est pas en reste. Autant elle est assez propre par moments, autant parfois on est dans la foirade complète. Et oui, la nanardise peut venir de n’importe où ! Alors lorsqu’un hélico de guerre attaque un dinosaure à grands coups de roquettes, puis qu’on regarde les proportions et qu’on se rend compte que l’engin n’est pas plus gros qu’une pauvre camionnette garée juste en dessous, on sent bien le j’menfoutisme à peine assumé.

Des ralentis à mourir de rire, un plan à peine repiqué sur Jurassic Park, un autre rappelant King Kong, ainsi qu’un final à mourir de rire sur le sommet des célèbres lettres HOLLYWOOD, finissent par nous achever, terminant en « beauté » ce petit film nul à chier mais assez rythmé et crétin pour nous faire passer un bon moment.
La note d’IMDB parle d’elle même, 3.7/10 pour 174 votes à l’heure où j’écris ces lignes… Ca semble peu au premier abord mais pour une production The Asylum, quand on voit le score de certains de leurs films, c’est juste énorme !

Note : 3/10
Note nanar : 6.5/10 (recommandé pour les amateurs)