Age of the Dragons
2.8
Age of the Dragons

Film DTV (direct-to-video) de Ryan Little (2011)

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"C'est une merde. N'allez pas le voir"

Baffi ou bouffon ? Pourtant, pas d'humour, juste du premier degré. Car c'est une sacrée blague qu'on nous sert là, en proposant une remise au goût du jour du mythe du capitaine Achab (Moby Dick), tout en l'adaptant à une quête vengeresse contre un dragon... blanc. Grossièrement, les ficelles du roman sont exploitées par transposition à un univers heroïc fantasy dans la veine du Seigneur des Anneaux, avec un esprit « Geeké » par l'ombre de Monster Hunter. Ajoutez à ça que le « héros », plutôt zéro charisme, a une gueule sortie des faubourgs de Prince Of Persia.

Les acteurs jouent les seconds couteaux, grimaçant des émotions qu'ils ont du mal à singer. Les dialogues sont minables et l'intrigue inexistante. Le rythme est pourri par des longueurs interminables où la peur ne règne même pas une seule seconde, le réalisateur préférant se focaliser sur la nenette bonnasse en diable, mais à la poigne de fer, que les « matelots » doivent bien évidemment se déchirer, de l'œil ou du chibre, parce que oui, un marin, n'empêche, ça a aussi ses besoins ras la touffe.

La misère ambiante, fatigante, donne le sentiment que tout le budget a été mis sur la modélisation inégale des dragons, au détriment du scénario, mais aussi des décors, qui paraissent ni plus ni moins absents, sous couvert d'un gimmick arty-ficiel d'une montagne recouverte de son manteau neigeux et des caprices de flocons envahissants. Bien tenté, mais il ne suffit pas de vouloir donner l'illusion du beau, il faut aussi consentir quelques efforts pour qu'on y croit, au lieu de se perdre dans des cadrages bateaux et simplistes.

Au lieu de s'ingénier à installer un climat anxiogène en dissimulant la bête « monstrueuse », le réal préfère casser tout le charme et le mystère en la filmant frontalement dans un nombre infime de scènes (3, à tout casser), mais suffisamment démonstratives et explicites. Ainsi, le torchon ne joue pas dans la cour de la subtilité, même s'il cherche à y concourir : les flash-backs lumineux façon « nostalgie », le cadre enneigé qui serait propice à l'énigme, les quelques tentatives de traits d'esprit dans la bouche de philosophes soiffards du dimanche.

Rien d'intéressant, rien de profond, alors qu'il aurait été judicieux de mettre du cœur à l'ouvrage pour retranscrire la psychose, la névrose, le regret et l'obsession de types embarqués pour une looooongue aventure au bout d'eux-mêmes... D'une heure et demie ; et s'emmerder quand même avec un format de durée qui est celui de la comédie, ça, c'est fort. Seul un revirement final moins téléphoné réveille de la torpeur dans laquelle le spectateur s'installe, en cassant net la succession d'évidences et de platitudes stéréotypées qui misent bout à bout forment tant bien que mal un « film ».
Adrast
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le 9 sept. 2011

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