On ne le répètera jamais assez, Kevin Hart est incontestablement l'un des show man les plus délirants et attachants du cinéma ricain (le digne successeur d'Eddie Murphy et Chris Rock, on est d'accord), et chaque film avec le bonhomme est juste un pur moment de plaisir coupable; tant le génie de son timing humoristique est millimétré à la réplique près.
On l'adore.
Dwayne Johnson aka The Rock, c'est non seulement un des nouveaux monuments du cinéma burné made in USA, mais également un vrai entertainer à part entière - les fans de la WWE ne nous contrediront pas, The Brahma Bull électrise les foules -, dont le potentiel comique n'a été que trop peu effleuré sur le grand écran.
On l’adore aussi.
Alors imaginez ces deux bonhommes associés dans une comédie d'action au pitch des plus accrocheurs (un comptable frustré par son job est projeté malgré lui dans l'univers de l'espionnage international après avoir repris contact avec un ancien ami d'enfance par Facebook, un geek obèse devenu depuis un super agent de la CIA débordant de muscles), sous la caméra de Rawson Marshall Thurber (Les Millers), le tout avec un casting de seconds couteaux talentueux : Aaron Paul, Ed Helms, Amy Ryan et Megan Park; il n'en fallait pas plus pour faire de Central Intelligence - Agents Presque Secrets par chez nous - l'un des événements majeurs d'un été ciné 2016 bourré jusqu'à la gueule de déception.
Pur buddy movie qui se respecte aussi pétaradant que franchement très drôle, se jouant pleinement de son manque d'originalité évident (le sujet des espions, beaucoup trop usés ses derniers temps, est ici prétexte à une intrigue sous fond d'enquête molassone, sans compter un rythme inégal) pour mieux se reposer sur la justesse et l'alchimie proprement génial de son duo vedette - charismatique et finement croqué -, différents aussi bien physiquement que psychologiquement, mais incroyablement complémentaires.
Dynamique et bien troussée dans son ensemble, la péloche enchaine avec une frénésie follement jubilatoire les vannes potaches et les fusillades/courses poursuites calibrés sans avoir la moindre peur du ridicule; bien aidé par un casting de seconds couteaux talentueux et aguerris (Aaron Paul, Amy Ryan ou encore Jason Bateman et une Melissa McCarthy de passage).
Pour les clients - dont nous - de l'humour politiquement incorrect et outrancier du Hart, Agents Presque Secrets est sans l'ombre d'un doute la comédie US de l'été - avec Nos Pires Voisins 2 -; pour les autres, force est d'avouer que le calvaire ne doit jamais être très jamais loin.
Mais vu l'énergie débordante et la vraie complicité étonnante qui unit Johnson et Hart, par chez nous, on bave déjà d'avance à l'idée de les retrouver dans la suite de Jumanji ou cet improbable duo se transformera en trio avec l'arrivée en trombe du trop rare Jack Black...
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.com/2016/08/critique-agents-presque-secrets.html