Retour au foyer
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Plus le temps et les projets passent et plus le Cinéma de Harmony Korine se radicalise, proposant à chaque nouveau film une expérience toujours plus extrême, inepte et cynique que la précédente. Après deux véritables chefs d'œuvre de la culture white trash ( les excellents Gummo et Julien Donkey-Boy réalisés tous deux à la toute fin du XXème Siècle ) et le film OVNI aussi étrange qu'inégal que constitue Mister Lonely le scénariste de Kids semble avoir pris un virage à 180° avec le bien nommé Trash Humpers, sommet filmique de grotesque et d'immondices en tous genres façon VHS littéralement craspec et pas mal déconcertant. Ont suivi deux autres longs métrages, avec d'une part le rutilant Spring Breakers magnifié par la photographie somptueuse de Benoit Debie et le confidentiel The Beach Bum, petit film indé aussi amusant que sans transcendance aucune...
Septième et dernier long métrage de son auteur-réalisateur Aggro Dr1ft fait, une fois encore, figure de totale provocation de la part de Korine ; intégralement tourné en caméra infrarouge et faiblement étayé d'une écriture réduite au strict minimum cette balade filmique clinquante et XP en diable lorgne davantage du côté de l'imagerie du video game que d'un Cinéma de chair, d'os et de sang réellement profitable. Indigent et cynique d'un bout à l'autre Aggro Dr1ft narre l'errance chaotique d'un nettoyeur perdu dans le pandémonium de Miami version 2023, ânonnant quelques laborieux mantras malickiens aux résonances blasphématoires... Visuellement impressionnant mais complètement creux et sans grand intérêt purement fondamental ledit film navigue à vue pour mieux nous plonger dans les eaux poisseuses d'une cité floridienne où le chaos, le stupre, et l'argent facile règnent en leur propre demeure...
Si l'apparat plastique de l'objet dont il est ici question peuvent indubitablement séduire ( couleurs violacées, turgescentes, flashy et - de fait - somptueusement saturées...) les intentions sont bien trop cyniques et racoleuses pour ne pas y déceler un certaine roublardise de la part de Harmony Korine. En cherchant avec fatuité à imposer les règles du Cinéma de demain pour mieux les conjuguer aux valeurs néo-capitalistes du Monde d'aujourd'hui (le fric, la violence déréalisée et les nouvelles formes de pornographie visuelle, entre autres choses...) Korine parvient à faire encore plus glauque et nonsensique qu'avec son davantage plébiscité Spring Breakers, les deux films narrant finalement plus ou moins le même argument. Chromatiquement fascinant, mais l'intérêt s'arrête à peu près là...
Créée
le 16 févr. 2025
Critique lue 25 fois
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