Imaginez-vous en plein coeur des décors naturels et luxuriants de l'Amazonie, bourlinguant sur un bateau de fortune, assommé par l'omniprésence du soleil et l'humidité accablante, complètement désorienté et perdu dans cette jungle. Comment réagiriez-vous ? Cette question on devrait se la poser avant d'entreprendre le visionnement de ce film improbable de Werner Herzog. Comme d'autres tournages catastrophiques, tel celui d'APOCALYSPE NOW, la réalité vécue par les comédiens sur le plateau transcende la fiction qu'ils jouent devant la caméra. Et dans AGUIRRE, c'est la folie et les angoisses de Klaus Kinski qui habitent les images. Le comédien fétiche du réalisateur, et aussi son ennemi préféré, a complètement disjoncté, vivant un peu dans la vraie vie ce qu'il devait simplement interpréter. Ce film a failli ne jamais voir le jour et nous aurions été privés d'un morceau unique du 7e art. Unique pour sa démesure, pour les images éblouissantes et surtout pour la performance magistrale de ce diable colérique qu'était Kinski.
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le 20 janv. 2011

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Daniel Racine

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