Encore un réalisateur que je découvre avec l'une de ses oeuvres les plus connues avec Fitzcarraldo ou bien un remake du Nosferatu de Murnau. Une oeuvre formidable que ce Aguirre, la colère de Dieu, avec une performance époustouflante de Klaus Kinski accompagnée d'une musique de Popol Vuh envoûtante.
Le tournage se déroula à l'endroit où l'histoire se passe. Les conditions furent très difficiles, les relations entre Kinski et Herzog très tendues (on raconte que Werner Herzog faisait achever certaines scènes à Kinski avec un pistolet sous la tempe!),...
Cependant, le film est bien là et on ne peut s'en plaindre... Dès les premiers plans de ces conquistadors et des esclaves indiens qui descendent la montagne à travers les nuages pour s'enfoncer dans ce qui sera l'enfer de la forêt amazonienne, le tout sous une musique qui ne laisse personne indifférent, le film sent bon le chef-d'oeuvre. Une réalisation d'Herzog qui est très proche des personnages. Le réalisateur allemand qui se perd également à montrer la nature, un peu à la manière de Terrence Malick, mais celle-ci joue un rôle nettement différent que chez le réalisateur américain. Cette nature s'avèrera meurtrière et sera fatale à Aguirre et ses hommes. Ceux-là qui devront se méfier des populations locales et cannibales, devront subir la faim et bien d'autres dangers. A noter que le scénario reprend quelques faits réels (Don Lope de Aguirre a réellement existé) mais s'inspire surtout de toutes les histoires des consquistadors cherchant à trouver l'Eldorado.
Mais Aguirre, la colère de Dieu est un film sur la folie d'un homme. Voulant s'approprier les terres et l'or qu'il découvrira, Aguirre sombre mentalement. Il entraînera avec lui tous les hommes et sa fille qui l'accompagnent. Un personnage qui va permettre à l'acteur allemand de démontrer une énorme performance d'acteur. Sans conteste l'une des plus incroyables à voir. Klaus Kinski ne joue pas Aguirre, il est Aguirre... Impossible de ne pas oublier ce visage, celui d'un homme tourmenté, fou. Impossible de ne pas oublier ce qu'il dit ("Je suis Aguirre. Si j'ordonne aux oiseaux de tomber, les oiseaux tomberont. Je suis Aguirre. Je suis la colère de Dieu"), la volonté qu'il a de devenir quelqu'un de puissant. Et c'est là que le personnage nous ressemble car chacun d'entre nous a rêvé, ne fut-ce qu'un instant, de devenir un homme puissant, gouvernant des terres et riche. Chacun d'entre nous peut se retrouver dans Aguirre. Sans oublier la relation incestueuse que souhaite Aguirre envers sa fille, seule personne que l'homme semble aimer. Enormément des émotions passent par les expressions de l'acteur allemand. Ensuite, cette image du bateau dans l'arbre qui ne permet pas de dire si l'ensemble de l'équipage a une vision ou si celui-ci est réel.
Et ensuite, les derniers plans sont incroyables, Aguirre, debout sur ce radeau au milieu des singes, continue à rêver de son empire. Dans l'océan de folie, cet homme est perdu et sa perte est proche...
Enfin, il y a l'importance de la voix off qui nous raconte le récit. Une façon de donner une touche de véracité à l'histoire.
Et tout le long du film, il y a cette musique d'accompagnement qui est absolument envoûtante.
Herzog signe un chef-d'oeuvre sur la folie avec une réalisation incroyable, un décor superbe (le film a été tourné au Pérou) et surtout, un Klaus Kinski étonnant, détonnant, incroyable,... Un grand film tout simplement!
batman1985
10

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le 7 mai 2011

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batman1985

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