Par où commencer ? On peut commencer par dire que j'ai souffert devant ce film.
Si vous vous attendiez à un film d'aventure, à une belle fresque sublimant l'Amérique du Sud ou autre, vous serez déçus. Pourtant, la scène d'ouverture était très aguicheuse. Mais on se rend vite compte que dans ce film, il ne se passe pas grand chose, en tout cas pas des choses très intéressantes.
Si vous vous attendiez à une O.S.T. épique pouvant endiabler vos soirées jeux de rôle, passez votre chemin. Les seuls bruits que vous entendrez sont l'eau qui coule et des allemands qui gueulent. Au fait, parlons-en : depuis quand les Conquistadores sont blonds et parlent allemand ? Même si je comprend bien que l'équipe est germanique, il y a certaines choses qui ne passent pas (comme disait mon ex), les personnages en sont vite décrédibilisés. Ces personnages ont d'ailleurs peu de consistance et sont même agaçants, à part Klaus Kinski lui-même, qui est tout à fait à sa place dans le rôle d'Aguirre, cet homme ambitieux et belliqueux, ayant soif de pouvoir et de gloire. C'est peut-être l'élément qui sauve le film.
Le reste du temps, on suit donc cette équipe de bras-cassés expansionnistes sur leur radeau, dans d'interminables séquences, qui montrent clairement que leur chef auto-proclamé est un connard. Une évolution aussi plate que le fleuve qu'ils descendent, jusqu'à l'explosion de toute la mégalomanie d'Aguirre, qui nous offre une belle tirade de dictateur sur ses visions et projets futurs. C'est d'ailleurs le seul "rebondissement" que vous aurez au bout d'une heure et demie de film (qui m'ont paru être cinq heures). Côté visuel, vous ne verrez qu'un amas d'arbres et de lumières dégueulasses, ressemblant plus à un documentaire sur la forêt d'Orléans qu'à une oeuvre cinématographique.
Après, je concède bien évidemment que le concept même du film (un tyran à l'échelle d'un radeau) est intéressant. Mais tellement mal amené, tellement ennuyeux... Au vu de la stature quasi-culte de la production, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus grandiose, tant sur le fond que sur la forme. Chapeau-bas tout de même à l'équipe technique, pour qui le tournage dans la forêt et sur le radeau a dû être un véritable enfer.