Petite surprise sympathique.
Le film se veut choral mais pas trop : disons que les personnages vont chacun à leur tour avoir de l'importance ; ainsi la crise de celui que l'on pense être le héros sert surtout de mise en place pour gangréner le reste de sa communauté, il ne sera d'ailleurs pas très présent de la seconde moitié du récit. C'est sans doute mieux comme ça, car un des gros problèmes des films 'choral' c'est qu'il faut enchaîner parfois 3 climax d'un coup, alors qu'ici, même si tous les personnages auront leur épiphanie au même moment, le rythme diffère en terme de conflits, de résolutions. Et les personnages, pas trop nombreux, sont tous intéressants et bien exploités.
Quelques petits soucis techniques (le plan inversé par symétrie, je suppose pour que la scène finisse mieux, car on devine que le câlin devait avoir lieu avant la réplique du plan inversé mais que ça faisait bizarre de finir ainsi, alors pour que ce soit raccord, on prend ce plan et on l'inverse et ainsi on garde le traveling pendant le câlin ; ombre de la caméra très grossière lorsque Renier monte et descend, l'acteur n'a pas trop l'air de savoir quoi faire non plus durant ce plan ; cerf en CGI ? il est bizarre en tous cas) mais globalement ça tient bien la route, avec une ambition visuelle, une belle photographie (ce petit bois a des allures de paradis par endroit et ce grâce au soleil ; le plan de tournage n'a pas dû être simple). Le réalisateur doit beaucoup à son équipe artistique : avec des acteurs moins expérimentés, ça aurait pu vite être très mauvais, chacun apporte de la subtilité et de la tendresse là où il faut. La BO passe bien.
Bref, ça se regarde bien.