Habitué à mélanger cinéma, dessin et théâtre depuis toujours, Alain Resnais reprend ici un dispositif proche de celui de "Mélo" ou de "Smoking /No Smoking" avec des décors façon théâtre représentant des jardins qui seront les lieux d’un marivaudage qui voit les trois couples discuter et parfois se disputer à propos de ce fameux Georges qui semble être le principal surjet de conversation de nos 6 personnages.
Si les codes du cinéma de Resnais n’ont plus de secret pour personne et nous ont offert par le passé de vrais moments d’audace dans sa mise en scène, cette fois la magie n’opère plus vraiment. Alors que l’on espérait terminer par un film flamboyant pour ce cinéaste majeur du XXème siècle qui a brillé par son audace tout au long d’une filmographie exemplaire, on ne peut que constater l’échec de ce film plan-plan dont le titre aux accents épicuriens ne correspond en rien à ce que l’on peut voir à l’écran.
Alors bien sur , on pourra voir cette dernière réalisation comme un film testamentaire avec une scène finale plutôt troublante, presque émouvante, mais au-delà du clin d’œil, Aimer, boire et chanter restera un film bien mineur au regard de certains chef-d’œuvre que sont "Providence", "Mon oncle d’Amérique" ou "Muriel". 1h45 de situations faussement cocasses, d’acteurs qui se débattent tant bien que mal pour servir une histoire vieillotte, sans grand intérêt avec des situations très artificielles et des dialogues bien plats ni vraiment drôles, ni vraiment touchants.
On aurait aimé ressortir de ce film ému ou l’esprit jovial et ragaillardi, mais au final, on ne pourra que constater le manque de fantaisie et de séduction qui se dégage d’"Aimer, boire et chanter".
BenoitRichard
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le 27 mars 2014

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Ben Ric

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