Air Bud 3 ou le symptôme d'une saga qui s'essouffle. Malgré des efforts toujours présent dans les chorégraphies sportives de haute volée c'est concernant le scénario que le bas blesse dans cet opus.
Tout se passe trop vite et le spectateur assiste médusé à une temporalité déstructurée et précipitée.
Le film semble vouloir nous éviter les poncifs habituels des "origin story" de l'athlète canin, une intention bien venue ; mais à vouloir être trop zélés les scénaristes oublient qu'ils doivent tout de même raconter une histoire et le film se caricature lui même. Buddy à peine arrivé dans le film est tout de suite adopté en temps que joueur, élément certes habituel de la diégèse de la saga, mais nécessitant explication pour le spectateur néophyte. Le film en vient même à se mettre lui même face à ses propre contradictions au travers du personnage de l'entraineur Stearns (Fred Keating) qui pointe le fait qu'un chien ne peut pas jouer dans une équipe normal de soccer, ce qui sort de l'expérience cinématographique car le problème n'a en effet jamais été abordé auparavant dans le film.
On notera également des choix douteux dans le casting concernant la mixité de celui ci ; en effet les rares personnages noirs du film sont relégués à des rôles mineurs, voir dégradants. Est ce là le portrait réaliste d'une Amérique pré 11 Septembre ?
Néanmoins concernant le réalisme le film bénéficie d'une brève épiphanie, en le caméo de Briana Colette Scurry, célèbre joueuse de soccer, qui traduit la volonté du film de s'inscrire dans le contexte politique et social de son époque.
La saga s'ouvre à présent à un futur qui reste à écrire, les Buddies sont nés, et nous tous spectateurs en haleine attendons leur prochaine apparition à l'écran ; espoir d'un nouveau souffle pour cette saga ?