Un film qui devrait devenir culte.
La première qualité est d'avoir donner LE premier rôle à une femme , et quelle actrice que Rani Mukherjee, divine! Une très très grande au panthéon du cinéma mondial!
Il faut admettre certains codes de jeu toutefois et, passées les 15 premières minutes pour qu'ils soient acceptés, il n'y aura plus que la grâce, et quelle grâce! Celle de cette actrice! Et le bonheur de regarder de si belles images!
Ce film est très beau; il ne se cantonne pas à une esthétique, il va les chercher toutes dans une joyeuse juxtaposition bienvenue et toujours réjouissante; il ne se prend jamais au sérieux, et donne beaucoup de plaisir à être regardé.
Ses clins d’œil au cinéma auquel "on" ne peut que le rattacher sont délicieux - "on" pour nous occidentaux méconnaissant ce cinéma indien (on ne peut que remercier certaines plateformes de streaming de nous le faire découvrir enfin, ce que nos distributeurs en salle ou de télévisions n'ont jamais su faire, ou si rarement, notamment en France); il y a aussi quelques clins d’œil à peine osés pour ce cinéma-là qui habituellement est très prude (comparé à nos productions américano-européennes de l'ouest depuis la nouvelle vague).
Nous avons apprécié également les contrepieds de ce que trimbale le Bollywood antérieur: par exemple quand Meenakshi (le personnage principale) déclare préférer les hommes au teint plus sombre, et finalement se mariera avec un Tamoul, dans une fête qui rassemblera toutes les diversités! (Ce n'est pas spoiler le film que de dire la fin qui est celle de toutes les histoires d'amour que nous raconte ce cinéma-là: une fin joyeuse pour un mariage heureux...Du moins espéré tel (cette restriction n'apparait nullement dans ces films - c'est juste moi qui prends un peu de distance). Le refus du mariage arrangé (ceci est une constante dans le bollywoodisme), mais là, la mère passe une annonce dans le journal, ce qui contribue, pense-t-elle, à rendre sa fille célèbre et attirer les prétendants, riches espère-t-elle!.
J'ai pensé aussi aux comédies italiennes des années 60/70 pour le délire des personnages: la grand-mère aveugle sur son fauteuil roulant (qui fonce) avec ses dentiers tout en or et qui voit tout avant tout le monde, le père perdu dans ses téléphones et fume 4 cigarettes en même temps, le frère complétement taré, la collègue délirante...pour ses situations cocasses: le conteneur à poubelles du quartier déposé juste devant l'entrée de la maison et qui déborde en permanence
Enfin les musiques sont belles et non tapageuses.
DU Bollywood comme on en veut encore et encore.