Voyez absolument ce très beau film israëlien (ne serait-ce que pour entendre chanter les langages, l'arabe et l'hébreu, l'un après l'autre, parfois l'un avec l'autre). Ajami évoque de façon décapante la vie de tous les jours à Jaffa (ville où cohabite Musulmans, Juifs et Chrétiens) : entre réglements de compte et assassinats, tensions communautaires et brèves lueurs d'espoir, romances impossibles et relations fraternelles, le film s'attache aux destinées croisées de plusieurs personnages (Juifs, Arabes d'Israël, Palestiniens, Chrétiens...) auxquels on s'attache aisément.
Le scénario béton et sa construction qui dépasse la simple chronologie des évènements jouent un rôle majeur dans la réussite de ce long-métrage. Le montage et la mise en scène sont brillants (et font penser au talent d'un Christopher Nolan, notamment pour les plans filmés en caméra main, toujours composés avec exactitude). Ils ne laissent pas de place au hasard et permettent un véritable crescendo émotionnel. Sans évoquer les acteurs, qui sont incroyables de justesse (sauf un ou deux, dont la mère d'Omar).
Bref, Ajami est un film bien construit, percutant et intense, qui ose aborder frontalement les relations entre les diverses communautés d'Israël et de Palestine. Que demande le peuple ?