Un brin trop mélo mais efficace et, surtout, emporté par une put**n de BO

Un véritable tourbillon émotionnel qui joue certes sur la corde sensible pour faire appel à nos glandes lacrymales, mais le fait diaboliquement bien. Subtil, tout en douceur, très pudique même, surtout dans son imagerie jamais provocante, Alabama Monroe surprend par cette retenue poignante dont il fait preuve. Felix Van Groeningen sait que son sujet est suffisamment fort et émouvant pour ne pas ressentir le besoin de venir l'agresser avec des prises de vue grossières. En ce sens, le combat de Maybelle contre le cancer est visuellement très bien senti.


Si l'on peut regretter le parti pris du réalisateur de la jouer facile avec une narration déstructurée pour nous emmener vers les larmes, on ne saura lui en tenir longtemps rigueur quand on prend en compte la douceur du reste. A commencer par ses personnages, qui sont certes marqués par des tempéraments très forts, mais savent rester humain sans se faire alourdir par de gros clichés malvenus. Le couple formé par le joueur de banjo et la tatouée optimiste fonctionne instantanément. Les deux acteurs sont sur la même longueur d'onde et s'expriment avec un naturel impressionnant à l'écran, en plus d'être terriblement complice dès lors que les notes de musique s'invitent à la fête. Felix Van Groeningen mène ses troupes avec précision pour donner à ses scènes fortes un impact rageur qui laisse sur le carreau.


A coup sur, ce genre de bobine très dramatique divisera. Certains seront fascinés, et parviendront à pardonner la fin un peu facile pour laquelle opte Felix Van Groeningen. Ceux, par contre, qui se seront mis en retrait dès le début de l'histoire, devant le parcours prévisible qu'on pouvait lui deviner, achèveront d’affûter le tranchant de leur avis avec ce dénouement discutable. Dans tous les cas, Alabama Monroe porte tout le talent de son auteur, que ce soit en terme de direction d'acteur, de choix musicaux ou encore de réalisation (quelle photo !).


Après le très revigorant la merditude des choses, Felix Van Groeningen touche en plein coeur avec Alabama Monroe. Et si on peut lui reprocher d'y aller un peu fort avec ce dernier pour nous humidifier la cornée, on ne saurait manquer de reconnaître cette habilité qu'il a à croquer les gens, à façonner des personnages attachants. Vivement le prochain !

oso
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2013 et L'ours, Homo Video, en 2014

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le 14 févr. 2014

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oso

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