Je suis ta meilleure surprise !

Nous sommes souvent sujet à des a priori face à des films : ce n’est pas mon style, je n’aime pas tel acteur donc je ne vais pas aimer, etc. Depuis plusieurs années, j’en ai beaucoup au sujet des films Disney. Film de super-héros qui ne raconte rien, remake de classique « copier-coller » sur l’original et j’en passe. Personnellement, je préfère éviter ces films et me tourner vers d’autres choses. Mais j’avoue avoir eu une certaine curiosité concernant le remake de Aladdin, pas parce que j’ai une affection particulière pour l’orignal mais pour son réalisateur : Guy Ritchie. Avoir un réalisateur avec un style visuel et narratif très marqué aux commandes d’un remake Disney, c’est intriguant. On se demande ce que ça va donner, et pour faire court et avec beaucoup de surprise : ça marche !

Pour ceux qui ne connaissent pas l’intrigue (on ne sait jamais), un narrateur raconte l’histoire de Aladdin, un jeune voleur qui tombe amoureux de la princesse d’Agrabah. Une suite d’évènements va faire qu’il rencontre un génie lui donnant trois vœux, ce qui pourra l’aider à conquérir le cœur de la princesse.

Sur ce que raconte le film, on retrouve les éléments du conte (un narrateur, une morale, etc) qui étaient déjà présents dans l’original. Là où cette version se démarque sur le fond, c’est dans le développement des personnages qui est plus poussé (le génie, Jafar) ; surtout pour Jasmine dont le développement sert à amener, de manière intelligente, un message féministe. On regrettera la chanson ajoutée pour l’occasion qui fait « too much » à mon goût.

Il n’y a rien d’autre de particulier sur le fond, mais c’est surtout pour la forme que le film s’illustre. On retrouve le style de Guy Ritchie : dialogue rythmé, montage et mise en scène dynamique. Etonnant pour un film Disney, ce qui l’est d’autant plus, c’est que ça colle très bien avec ce qu’est Aladdin dans l’esprit. Ainsi, on se retrouve facilement immergé dans cet univers, notamment grâce à la première chanson en introduction, tournée en plan-séquence, qui est superbe. De plus, les décors, les costumes et les effets spéciaux participent à cette immersion. On notera que le casting est bon dans l’ensemble (mention spéciale pour Naomi Scott et Will Smith) sauf pour Jafar, joué par Marwan Kenzari, qui manque cruellement de charisme pour un méchant de cet envergure.

Outre cette erreur de casting, on peut noter d’autres défauts : des effets spéciaux parfois inégaux, la reprise plan-par-plan de certaines scènes de l’original. Mais ces défauts restent assez discrets au final.

Pour résumer, Aladdin a des défauts et surfe sur la nostalgie (qui a eu son effet sur moi par moment). Mais tous les éléments cités plus tôt (la patte Guy Ritchie, la direction artistique) font qu’on est séduit par le film et qu’on passe un bon moment. De plus, ce remake a le mérite d’aller plus loin que l’original et de proposer de nouvelles choses, au niveau des personnages entre autre. Comme quoi en allant au-delà de ses a priori, on peut avoir des fois des bonnes surprises.